Cooties, de Jonathan Milott et Cary Murnion

 

Cooties, de Jonathan MilottAvis à tous les profs et instituteurs exaspérés par leurs chères têtes blondes, aux parents harassés par leur progéniture, aux pédophobes, Cooties est pour vous ! Imaginez plutôt : une épidémie alimentaire passant par le poulet pané transforme les enfants en monstres sanguinaires avides de chair humaine. Un groupe de profs survivants, terré dans la salle de classe et assistant au phénomène avec effroi, va tenter de leur échapper. Quitte à les écharper joyeusement. Rarement, le cinéma américain aura été aussi loin dans le politiquement incorrect. Rarement, il aura été aussi jouissif dans la transgression. Pensez donc, ces petites filles blondes toutes mignonnes, ces bambins tout trognons en salopette qui, d’un coup, se muent en zombies carnivores, se mettent à faire de la corde à sauter avec des boyaux, à jouer aux billes avec des orbites, sans oublier leur goûter goulu à base de cervelle humaine. A côté, les enfants du Village des damnés ne sont que des morveux en culotte courte. Forcément, pour survivre, on est obligé de leur rendre la pareille, à coups de batte de base-ball, de cymbales, de crosse de hockey sur glace et de les insulter copieusement avant de les envoyer rencontrer leur créateur sans état d’âme.

A aucun moment, le film n’arrête sa course sanglante et hilarante pour imposer un passage larmoyant pétri de moralité. Non, la moralité, les réalisateurs Jonathan Milott et Cary Murnion la font passer de vie à trépas. Et pour ce faire, ils s’adjoignent les services d’Elijah Wood qui, décidément, aime se vautrer avec délectation dans la série Z ou de Rainn Wilson qui sort de The Office pour interpréter un prof de sport ventripotent et champion de beignes-sur-mouflet, une discipline qui devrait être olympique. Entre répliques cultes (guettez celles du personnage de prof de biologie asocial et maladroit interprété par Leigh Whannell), références cinématographiques pointues (Elefant de Gus Van Sant, Shining de Kubrick ou A Girl Walks Alone at Night d’Ana Lily Amirpour), scènes gore sur ambiance débridée bon enfant (si, si), Cooties est aussi pétillant qu’un bonbon acidulé en bouche, aussi subtil qu’un string niché dans les fesses d’une obèse, aussi libérateur qu’un rot coincé dans la gorge. A regarder quand les enfants sont envoyés en colonie de vacances ou à projeter en salle de classe pour obtenir le silence. Du mauvais goût assumé de sale gosse. Une bonne claque et au dodo !

 
Cooties de Jonathan Millott et Cary Murnion, avec Elijah Wood, Rainn Wilson, Leigh Whannell, Nasim Pedrad, Jorge Garcia…