Cinéma à la une
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Roger Corman / Edgar Allan Poe : les maîtres de l’horreur

La Malédiction d'ArkhamFaire d’une pierre deux coups, est-ce possible ? Oui. Pour cela il faut se procurer le coffret Edgar Allan Poe par Roger Corman chez Sidonis Calysta où l’on découvre tout le savoir-faire d’un génie du septième art. Roger Corman, capable de réaliser 8 films originaux (entre 1960 et 1964) dans les mêmes décors, transcende les écrits fantastiques d’un maître de la littérature gothique, Edgar Allan Poe. Voici la revue de 4 films, juste pour vous mettre l’eau à la bouche.

La Tombe de Ligeia

La Tombe de Ligeia clôt le cycle Edgar Allan Poe dirigé par Roger Corman. Quelques mois plus tôt, le public tremblait devant Le Masque de la mort rouge (septième film de la série), magnifique film de studio dominé par l’acteur fétiche du maître, le sourcilleux Vincent Price. Quel bonheur de profiter du savoir-faire d’un géant du cinéma américain, et ce dans une version ultra-soignée !
La Tombe de Ligeia raconte le désespoir de Verden Fell après la mort de sa femme. Inconsolable, l’aristocrate hante son abbaye, le cœur brisé. Un jour de chasse, il rencontre Lady Rowena Trevanion de Tremaine qu’il décide d’épouser. Les époux convolent en justes noces, mais dès leur retour, le chagrin l’emporte sur le bonheur. Les souvenirs ne s’effacent pas.
Roger Corman a tourné ce huitième et dernier opus en extérieur. Les couleurs pastel de la campagne anglaise s’opposent à la violence des sentiments. Corman suggère, dévoile à peine. La terreur règne. Nous sommes charmés et épouvantés. Lunettes de soleil sur le nez, Vincent Price cabotine en cachette. Il a le look, coco. Chez Corman, le gothique a de la tenue. (Lire la suite…)

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Le palmarès du 30e Festival de Gérardmer

Au Festival de Gérardmer cette année, plutôt que de voir un cinéma de genre jouer avec les codes, on aura vu le genre aller voir ailleurs, se libérer des stricts territoires de l’horreur et du fantastique pour explorer d’autres terres et s’enrichir d’autres langages, d’autres esthétiques. Des partis pris aventuriers plus ou moins aboutis mais dont le jury longs-métrages à la présidence partagée entre Bérénice Bejo et Michel Hazanavicius a su dignement saluer les plus belles expressions.

Grand vainqueur de cette 30e édition, l’effronterie d’Eduardo Casanova dans La Pietà, fable irrévérencieuse au lyrisme terrifiant faisant d’un amour maternel la source de toutes les tyrannies. Le film rafle le Grand Prix du jury mais aussi le Prix du jury jeunes et le précieux Prix du public. Une passe de trois amplement méritée. Tout comme l’est la double reconnaissance à l’égard du nouveau long-métrage de Thomas Salvador (8 ans après Vincent n’a pas d’écailles !), La Montagne : son enivrante ascension vers les contrées d’un réalisme merveilleux remporte le Prix de la critique ainsi que le Prix du jury. Un prix qu’il partage avec une autre expérience sensorielle tout aussi radicale : Piaffe de la jeune réalisatrice Ann Oren, ou la quête érotico-existentielle d’une jeune bruiteuse. Mais là où Salvador signe un éloge du silence, Oren chante une ode harmonieuse aux infinies richesses des sons. À noter enfin, un prix spécial “30e anniversaire” décerné au plus orthodoxe mais très honorable Watcher de Chloe Okuno.

Au final, un palmarès des plus éclectiques pour célébrer un cinéma de genre en mouvement perpétuel.
 

Grand Prix

La Pietà, de Eduardo Casanova
 

Prix du jury ex aequo

La Montagne, de Thomas Salvador
Piaffe, de Ann Oren
 

Prix du 30e Festival de Gérardmer

Watcher, de Chloe Okuno
 

Prix de la critique

La Montagne, de Thomas Salvador
 

Prix du public

La Pietà, de Eduardo Casanova
 

Prix du jury jeunes

La Pietà, de Eduardo Casanova
 

Grand Prix du court-métrage

Il y a beaucoup de lumière ici, de Gonzague Legout

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Rencontre avec Jaume Balagueró

Venus, de Jaume BalagueroAprès un début de 30e Festival du film fantastique de Gérardmer un peu timide en terme d’entrain cinématographique, la projection hors compétition du nouveau long-métrage de Jaume Balagueró, Vénus, a remis un peu de baume au coeur des festivaliers. Film d’action rondement mené, récit horrifique savamment maîtrisé, déluge d’hémoglobine cathartique, actrices au top : si Vénus avait fait partie de la compétition du Festival de Gérardmer, nul doute qu’il en serait reparti avec quelques récompenses. Une petite piqûre de rappel de l’immense talent de celui qui fut, aux côtés de Paco Plaza, Alex de la Iglesia et Juan Antonio Bayona, l’un des fers de lance du renouveau du cinéma fantastique espagnol il y a de ça une vingtaine d’années. On n’a donc pas boudé l’occasion de le rencontrer, même si, emploi du temps de festival oblige, le moment fut trop court.

 
Vous avez gagné 11 prix à Gérardmer, vous avez été président du jury. Cette année le Festival vous rend hommage, et vous présentez un nouveau film, Venus… Que vous évoque Gérardmer, après tout ce temps ?

C’est toujours très émouvant de revenir à Gérardmer, parce que j’y ai vécu des choses très intenses. Que ce soit lorsque je présentais un film ou en tant que président du jury, les gens que j’ai rencontrés, les réactions du public, dans cette ville que j’adore, ce sont des souvenirs que je vais garder à jamais. Je n’ai jamais rien vécu de négatif à Gérardmer… Ah si ! Une chose ! La fois où j’étais venu avec Paco Plaza, on est allés skier, c’était la première fois que Paco skiait, et il n’y arrivait pas. J’essayais de lui apprendre mais il tombait tout le temps ! Alors on est rentrés… C’est la chose la plus horrible que j’ai vécue ici !

Votre précédent film, Braquage final, était un film d’action. Avec Vénus, vous revenez au fantastique, votre genre d’origine. Ca vous avait manqué ?

Ce n’est pas qu’il me manque, mais le fantastique fait partie de mon ADN, c’est toujours un plaisir d’y revenir. D’ailleurs, je crois que Vénus est un film très proche de ceux de mes débuts. (Lire la suite…)

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