Jupiter’s Moon, de Kornel Mundruczo

 

Jupiter's Moon, de Kornel MundruczoLe sujet est évidemment fort : des migrants serbes tentent de passer la frontière hongroise. Aryan est de ceux-là, mais meurt sous les tirs d’un policier nerveux. Jupiter’s Moon aurait pu être une oeuvre sociale forte sur le sort réservé aux réfugiés et le risque de dérive totalitaire en Hongrie – et partout ailleurs en Europe, eldorado des migrants. Mais Mundruczo pêche par ambition en ajoutant une couche fantastique étonnante, déstabilisante et surtout assez absconse à son film : Aryan renaît et lévite.
Jupiter’s Moon devient alors un objet fourre-tout qui survole son sujet comme Aryan survole la ville. Difficile, au-delà de ce qu’on voit à l’écran – un réfugié affamé, un réfugié qui fait sauter une bombe, un médecin ripoux qui voit dans les miracles d’Aryan un business avant d’y chercher la rédemption – de trouver autre chose dans le film. Jupiter’s Moon ne décolle pas.

 
Jupiter’s Moon de Kornel Mundruczo, avec Merab Ninidze, Gyorgy Cserhalmi… Allemagne, Hongrie, 2017. En compétition au 70e Festival de Cannes.