Plateau télé : semaine du 8 septembre 2013

 

Tiens, ma télé a des oreillesLe plateau télé, c’est reparti. Et pour commencer cette nouvelle saison, deux thématiques fortes, en pleine résonance avec l’actu : la rentrée, avec blues du dimanche soir, stress et angoisse de grandir ; et l’imminence de la guerre, avec terrorisme (mais drôle), souvenirs (glaçants) de Sabra et Chatila. Si vous vouliez plutôt vous changer les idées… disons que c’est raté.
 

Fight Club, de David Fincher – dimanche, 22h30 – France 4

YOU DO NO TALK ABOUT FIGHT CLUB.

Ok.

(mais regardez quand même)
 

Ne nous fâchons pas, de Georges Lautner – dimanche, 23h15 – HD1

Enchaînement parfait, avec le film précédemment cité, pour relâcher un peu la tension. Lino Ventura, truand rangé qui n’est pas sans rappeler le Fernand qui « ne devrait jamais quitter Montauban » des Tontons flingueurs, face à Jean Lefebvre dans son meilleur rôle : un trouillard pleurnichard. Leur calme olympien est mis à mal par un ersatz des Beatles, au flegme explosif. Tout cela sent bon l’insouciance des années 1960 (quelle BO !) et les répliques d’Audiard sont irréprochables. Quoi ? La rentrée ? On l’a déjà oubliée.
 

Le Premier Jour du reste de ta vie, de Rémi Bezançon – dimanche, 20h45 – France 2

Ce serait quoi un dimanche soir début septembre sans son petit blues traditionnel ? Un bon chocolat chaud, éventuellement des couvertures, et vous êtes parés pour cette chronique familiale douce-amère, qui révèle Pio Marmaï et Marc-André Grondin. Cinq jours dans la vie d’une famille aussi parfaite en apparence, moderne et ouverte, que taraudée de non-dits et de regrets. Rémi Bezançon, qui s’était essayé à la comédie romantique avec moins de réussite (Ma vie en l’air), trouve ici l’alchimie : des acteurs tous brillants (Zabou Breitman, Jacques Gamblin, Déborah François complètent le casting), une narration efficace et rythmée, et un ton, à la fois drôle et sensible. Le seul problème, c’est qu’on a Etienne Daho dans la tête pour un moment.
 

Diabolo menthe, de Diane Kurys – dimanche, 20h45 – Gulli

Parce qu’on a tous eu envie de crier « Je vous dis merde, merde et merde ! » à l’équivalent contemporain de « Madame le censeur » (Tsilla Chelton, toujours agréable), de martyriser une pauvre prof de maths (Dominique Lavanant, dépressive), et de voir une prof de sport humiliée (Dora Doll, acariâtre), Diabolo menthe n’a finalement pas tant vieilli. Il s’agit toujours de trouver sa place à 13 ans, cet âge bâtard avec un pied dans l’enfance et l’autre dans l’inconnu ; de commencer à réfléchir et à s’affirmer à 16 ans. Même si ça passe par des coups d’éclats, souvent ratés. Le tout dans l’ambiance encore corsetée des années 1960, époque entre deux âges, elle aussi.

 
Quant à ce week-end, les salles programment encore l’excellent et éprouvant Conjuring, le magnifique Leviathan pour les plus sensibles (ou plus amoureux de la nature), et Alabama Monroe pour les plus romantiques… Allez-y !

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