The Tree of Life, de Terrence Malick

 

Ma déclaration

Jessica Chastain dans The Tree of LifeDe ce que Terrence Malick a fait, je prends tout. De but en blanc. Sans réserve. Je chasse d’un revers de la main les quelques sifflets qui se sont perdus dans le théâtre Lumière du Festival de Cannes, les quelques critiques trop instantanées pour être honnêtes. Comme l’actrice de son film Jessica Chastain, « J’adore cet homme. » L’homme, son film, son univers, sa façon d’envisager le cinéma, son langage. J’aime ce qu’il offre, ce qu’il dit, ce qu’il crie. Ce qu’il décide de taire.

J’aime ce que The Tree of Life me laisse imaginer. La métamorphose et toutes les possibilités qu’il offre. J’aime cette histoire intime d’une famille américaine dans les années 1950, que l’on me conte par bribes. Cette fratrie. Ce père qui élève ses enfants à la dure, tout en les aimant profondément. Cette mère lumineuse, dans le constant pardon. Ces souvenirs incertains, ces photographies d’enfance. Ce qui forge un être.

J’aime cette façon de perturber sans cesse le récit, de s’autoriser d’incroyables digressions sur la création de l’univers. Car ici, on croise des dinosaures, des planètes, des cellules. De l’infiniment petit à l’infiniment grand, Malick explore ce qui se transmet, se transforme ou s’oublie.

J’aime la radicalité de cette mise en scène, les chemins sinueux qu’emprunte Malick, la puissance de ses images, de ses allégories. Les thèmes éternels qu’il revisite : le deuil, la vie, la religion, le paganisme. L’équilibre permanent entre le spirituel et le rationnel. Entre Dieu et Darwin. J’aime ces paysages sculptés. Ces reflets. Ces couchers de soleil. Ces plans-séquences hallucinants, hallucinogènes.

D’un Dieu. Du hasard. De la Nature. Du cosmos dans un brin d’herbe. De l’harmonie… De quoi est-il question dans ce film-expérience où la foi est multiple et palpable ? Nous sommes la somme de nos souvenirs, et nous continuerons d’exister dans le souvenir des autres. Peut-être pour moi.

Ce n’est pas une leçon de vie que donne le réalisateur des Moissons du ciel. C’est la vie elle-même qu’il célèbre. Son film est organique. Respire. Palpite. Retient son souffle. Dans un va-et-vient constant.

 
The Tree of Life de Terrence Malick, avec Brad Pitt, Jessica Chastain. Etats-Unis, 2011. Palme d’or du Festival de Cannes 2011. Sortie le 17 mai 2011.