The Devil’s Candy & Pay the Ghost

 

Duo de navets sauce au câble

Devil's Candy, d'Ethan Embry2017, quelque part en France
 
- Y a quoi ce soir à la télé ?

- Je sais pas. Rien comme d’hab…

- Regarde sur la TNT… Tu sais Chérie bidule, NRJ truc. Enfin, les chaînes où on va jamais…

- The Devil’s Candy… Ça te tente ? C’était en compétition à Gérardmer l’année dernière.

- Mais ça parle de quoi ?

- D’abord, y a un gros cochon un peu taré qui entend Satan dans sa tête lui demander de lui fournir des enfants parce qu’il adore ça… Comme des bonbons. Alors, le pourceau s’exécute et tue des gamins à coups de pierre avant de les découper façon puzzle. Il met les morceaux dans des valises à roulettes format cabine qu’il enterre dans son jardin. Et puis, pour son maître, il joue aussi de la guitare très très très fort en pleine nuit. Sa mère n’en peut plus alors elle l’engueule. D’abord docile et obéissant, il finit par lui mettre un coup de Flying V (la même guitare que Kirk Hammett de Metallica !) sur le carafon. Bye bye la matrone ! La maison est à vendre et le gros boucher en survet’ se retrouve à la rue. Et là, une petite famille à la cool rachète le pavillon. Le père metalleux super-sexy avec une tête de Jésus rouquin est artiste peintre, la fille, fan absolue de Metallica comme son père, va au lycée et la mère est juste rock et sympa. A peine installé, le père entend lui aussi la voix du cornu qui l’oblige à peindre des choses bizarres : une croix inversée (so creepy !!) et une fresque effrayante où des enfants, dont sa fille, se font rôtir dans les flammes de l’enfer. A partir de là, ça sent le roussi pour la famille en or. D’autant que le gros cochon a gardé les clés de la maison et qu’il a l’air d’en pincer pour la jeune metalleuse…

1h19 + 20 minutes de pubs plus tard… Metallica bastonne – enfin – sur le générique de fin.

- Je crois qu’il y a comme un léger problème : j’ai préféré ton pitch à deux balles à cet horreur de film à deux de tension. Le scénario et les dialogues sont écrits à la truelle ; la réalisation est en respiration artificielle ; l’interprétation ectoplasmique (mention spéciale WTF à F. Murray Abraham certainement passé prendre une enveloppe sur le plateau) ; la bande originale est toute rabougrie : on pensait prendre une dose de metal, au final on a eu que des posters (Slayer, Ghost…), des t-shirts de Metallica… et de la musique au mètre… Stop ou encore ? Et puis, on se demande comment le gros cochon vicelard arrive à…

- STOP !!!

- Mais au fait, ils sont au courant Metallica de…

- STOP !!!

- Et qu’est-ce qui leur a pris de mettre un mauvais téléfilm en compétition ?

- STOP ! Change de chaîne… sur NTN1, ils passent Pay the Ghost avec Nicolas Cage !

- Décidément, t’as vraiment des goûts de… Celui-là je l’ai vu et pour la faire courte, je peux te dire que c’est Insidious version Franprix !

- Alors, une tisane et au lit ?

- Oui, c’est mieux comme ça…

- Sinon, tu connais Jeruzalem, le film d’horreur « dans l’air du temps » entièrement tourné en Gogol glass ?

- J’ai dit, c’est mieux comme ça !

 
The Devil’s Candy de Sean Byrne, avec Ethan Embry, Shiri Appleby… Etats-Unis, 2015.
Pay the Ghost de Uli Edel, avec Nicolas Cage, Sarah Wayne Callies… Canada, 2015. Prix de la meilleure musique du 23e Festival du film fantastique de Gérardmer.