House of Last Things, de Michael Bartlett

 

house-of-last-things-michael-bartlettSoit Alan, un critique musical, et Sarah, son épouse suicidaire, qui décident de se mettre au vert pendant un mois en Italie. Ils confient leur maison (construite non pas sur un cimetière indien mais sur un terrain de golf) à la blonde et pulpeuse Kelly (orignal, non ?) que rejoignent bientôt Timothy, le petit frère un peu nigaud et Jesse, le petit ami voyou. Le tout relié par une histoire d’enfant mort qui revient faire chier tout le monde. « Encore un ! », me direz-vous. « Oui, cette année, ils sont légion à Gérardmer », vous répondrais-je.

Premier long-métrage du réalisateur américain Michael Bartlett, House of last Things pèche par un excès d’ambition teinté d’un brin de prétention. Rien que ça. Si le générique à la photographie soignée fleurait bon le mystère, la suite laborieuse, très vite, agace. Bartlett fatigue par son envie excessive, jamais canalisée, de jouer avec les références (Rigoletto, la Bible, Blanche-Neige… tout ça mélangé dans une tambouille assez indigeste), de superposer les époques, les personnages et les histoires (pas toujours rigoureux d’ailleurs), de truffer son cadre et son récit d’objets-totems qu’on ne supporte plus de voir réapparaître à la longue (putain de ballons jaunes !).

Piètre imitateur, le réalisateur singe Lynch. Pas très sûr de l’histoire qu’il nous sert, le voilà qui explique, par le menu, les tenants et les aboutissants de son histoire bordélique et pompeuse. Deux adjectifs qui s’appliquent également à la BO tout droit extraite d’une compil Les Plus Grands Moments du classique (manque plus que Rondo Veneziano). Et même côté suspense, on s’ennuie ferme, tant réalisateur et monteur s’acharnent à rater tous leurs effets (mais pourquoi donc cet agent immobilier passé évaluer la maison se retrouve terrorisé devant un téléphone portable qui sonne ?).

Alors oui évidemment, on peut toujours se dire qu’il y a des essais, des tentatives, des prises de risques (j’adore l’enjeu dramatique de cette expression pour parler du job d’un réal), mais tenter n’est pas réussir. House of Last Things tourne en rond, se répète et se contemple. Parfois pourtant, on croit déceler un second degré dans le jeu des acteurs, un sens de la farce dans le grotesque de certaines séquences. Oui… mais non en fait.

 
House of Last Things de Michael Bartlett, avec Lindsey Haun, Blake Berris, RJ Mitte… Etats-Unis, 2012. En compétition au 20e Festival du film fantastique de Gérardmer.