La Fiancée du désert, de Cecilia Atan et Valeria Pivato

 

La Fiancée du désert, de Cecilia Atan et Valeria PivatoOn a tous entendu parler de cet ami d’ami qui a changé de vie. Uberisation et crise économique ont posé les jalons de ces alternatives de plus en plus fréquentes. Un licenciement, un déménagement, une passion, un besoin de voir ailleurs, de suivre l’autre, un travail ou une organisation qui a du sens à l’autre bout du monde. Les raisons ne manquent pas de prendre un nouveau départ. Mais il y a toujours une constante : il est communément admis que pour changer son destin, on se doit d’être jeune. Ne pas avoir d’enfant, être éligible à l’apprentissage d’un nouveau métier, pouvoir obtenir un visa longue durée… Les deux réalisatrices Cecilia Atan et Valeria Pivato prouve pourtant le contraire. Pied de nez aux conventions et à une société qui oublie ses vieux, La Fiancée du désert raconte l’histoire de Teresa, 54 ans, ayant travaillé toute sa vie pour la même famille. A la mort de la doyenne, Teresa est obligée d’accepter un autre poste loin de chez elle, à Buenos Aires. La longue route la mène près d’un sanctuaire où des milliers de pèlerins se pressent chaque année pour quémander un petit miracle. Elle, elle y perd son sac et demande de l’aide au Gringo, vendeur ambulant de tout et de rien qui roule sa bosse un peu partout. L’homme propose d’emmener Teresa à destination et la confronte à tout ce que sa famille patronale lui a interdit : la femme va se frotter à une nouvelle existence et découvrir que l’inconnu n’est pas forcément terrifiant. Elle découvre l’immensité du désert argentin et va apprendre à l’apprivoiser pour en faire un compagnon de sa liberté gagnée. Une quête de sens portée par l’actrice Paulina Garcia, la cinquantaine fière et fraîche qu’on suit avec intérêt malgré l’insistance des réalisatrices à utiliser des effets de flou pour rappeler au spectateur que la visibilité est limitée.

 
La Fiancée du désert (La Novia del desierto) de Cecilia Atan et Valeria Pivato, avec Pauline Garcia… Argentine, Chili, 2017. Présenté en sélection Un Certain Regard au 70e Festival de Cannes.