Gérardmer, cour(t)s toujours

 

Comme chaque année, le Festival de Gérardmer consacre une partie de sa sélection aux courts-métrages. La session 2012 fut très mitigée avec son lot de sirènes et monstres marins, son retour à la nature et son obsession de la maternité. Restent deux films qui sortent franchement du lot : En boîte de Mathieu Paquier et L’Attaque du monstre géant suceur de cerveaux de l’espace.
 

En boîte, de Mathieu Paquier

Image du court-métrage En boîte de Mathieu PaquierUn homme est assis dans la pénombre d’un espace clos et réduit. Devant lui sont posés quelques ustensiles, du thé, un réchaud, une casserole, des boîtes. Pas vraiment libre de ses mouvements, il exécute des tâches de façon répétitive, prépare une soupe, récupère de la monnaie. Un jour, il reçoit un message du ministère de la Communication. L’espoir d’un nouvel emploi avec lequel il pense pouvoir enfin parler aux gens. Un scénario tenu pour dire l’asphyxie et l’aliénation du travail, l’homme rouage, des trouvailles visuelles et beaucoup d’ironie font de ce court-métrage produit par La Luna un petit bijou du genre.

 

L’Attaque du monstre géant suceur de cerveaux de l’espace, de Guillaume Rieu

Bien déjanté, le court de Guillaume Rieu. Mi-poulpe, mi-cerveau géant, un monstre sorti de nulle part terrorise une petite ville. Le voilà qui aspire la matière cérébrale des habitants et tire sur tout ce qui bouge avec son rayon laser. Comédie musicale aux couleurs criardes et paroles bien niaises, film de monstre en noir et blanc des années 1950, d’animation et d’horreur avec ses zombies délavés, L’Attaque du monstre géant suceur de cerveaux de l’espace déborde de clins d’œil aux séries Z et ne lâche jamais sa théorie : on ne peut pas vaincre un monstre dans une comédie musicale, d’où la nécessité de changer de genre.