Depuis bientôt un an, Vianney apporte un brin de poésie acidulée et bien troussée dans la pop française, avec son album Idées blanches paru chez Tôt ou Tard. Auteur, compositeur et interprète, le jeune homme est également une bête de scène et très soucieux de son image qu’il cultive avec finesse et intelligence. Alors Vianney, t’es où ? Mais là, sur Grand Écart bien sûr !
Votre premier film ?
Pocahontas, c’est la première séance de ciné dans une salle dont je me souvienne, c’était en famille.
Le film qui a bercé votre enfance ?
Mary Poppins, que j’ai énormément regardé avec mes frères. Je m’en souviens encore très bien.
L’acteur ou l’actrice disparu(e) avec qui vous aimeriez dîner ?
Ingrid Bergman. J’ai adoré le film Casablanca dans lequel elle joue admirablement bien. Elle avait une classe folle. Comme Audrey Hepburn, mais Ingrid Bergman se rapproche davantage de mes fantasmes. Peut-être parce qu’elle était suédoise et que j’ai un rapport tout particulier avec la Suède.
Les premières larmes devant un film ?
Le Roi Lion, pour une scène précise, que je redoutais et voulais voir en même temps, celle où Simba voit son père décédé dans les nuages, s’apitoie sur son sort et crie que tout ceci est de sa faute. Cette culpabilité qu’il exprimait ainsi me mettait en larmes.
Les derniers fous rires au cinéma ?
Le premier OSS 117, qui est génial. Je le comprendrai encore mieux en vieillissant avec toutes ses références dont je prends conscience au fur et à mesure. J’ai d’ailleurs déjà programmé une prochaine séance de visionnage de ce film.
Le film le plus érotique ?
J’ai tué ma mère de Xavier Dolan. Ca m’a pas mal travaillé quand je l’ai découvert, avec cette intensité passionnelle et la complicité entre les deux garçons, même s’il n’y a qu’une scène plus ou moins érotique entre eux. Et je crois d’ailleurs que c’est exacerbé par la relation conflictuelle entre la mère et son fils qui dissimulent leurs sentiments.
Le film culte que l’on garde précieusement ?
Les Barbouzes de Georges Lautner. Ce film est excellent, très drôle, avec un vrai niveau d’écriture et de jeu d’acteurs. Je trouve ça génial qu’un film aussi « vieux » puisse me séduire autant, moi qui suis dans la vingtaine. Du coup, je pense qu’il plaira aussi à mes futurs enfants. Mais j’aurais pu aussi citer Calmos de Bertrand Blier.
Le film que vous auriez aimer réaliser ?
J’avoue faire moins attention à la réalisation qu’au jeu des acteurs. Et comme j’aime énormément Gene Kelly, je dirais alors Singing in the Rain, pour sa légèreté profonde.
Qui mettriez-vous dans votre Panthéon du septième art ?
Il y aurait Terrence Malick, Bernard Blier, Wes Anderson, Audrey Hepburn et Leonardo DiCaprio qui est de plus en plus fascinant dans la conviction qu’il met dans son jeu.
Pourriez-vous composer une bande originale de film ?
J’adorerais faire ça ! Ce serait pour un drame, au piano, en me concentrant sur un vrai thème musical, avec un gimmick reconnaissable. C’est ce qui manque je trouve, en ce moment au cinéma. Il y a de belles nappes de violon, mais on n’en retient rien. Et moi, j’aime quand on peut associer un thème à un film.
Vous semblez très soucieux de votre image. De la pochette de votre album à votre dernier clip, tout semble très cohérent…
Il faut que ce soit un vrai travail d’équipe. Mon petit rôle est de donner une directive, comme ça, c’est clair pour tout le monde. Par exemple, pour la pochette de l’album, je voulais absolument des couleurs précises. Et ensuite, c’est à l’équipe de créatifs d’œuvrer. Idem pour mon dernier clip, Veronica. Il s’agit de mon histoire, car j’ai beaucoup voyagé en vélo. Mais une fois que le cadre est donné, je laisse les autres s’exprimer.
Veronica est d’ailleurs un petit film…
Oui, pour Veronica, on a réalisé une sorte de road movie, sur une semaine. On est partis de Paris pour aller jusqu’à la frontière suédoise, en reproduisant un voyage à vélo similaire que j’avais fait il y a trois ans. On a emprunté les mêmes grands axes qu’à l’époque.
Cette expérience vous donne-t-elle envie de commencer une carrière de comédien ?
Je n’avais jamais imaginé que je pourrais faire un truc pareil. Mais grâce au réalisateur Matthieu Mantovani et au chef opérateur, j’ai pu entrevoir à quoi ressemblait le travail de comédien, car pour ce clip, ce n’était pas aussi léger que pour les précédents. J’ai aimé jouer l’acteur amateur, même si je ne me vois absolument pas comédien plus tard !
Merci pour ce super interview. L’excellent Vianney est aussi passé par une école de commerce après école militaire: il est très soucieux de son image et de ses pochettes qu’il a bien appris à “manager”…peut-être une espèce de James Blunt à la Française.
Même si j’aime beaucoup ce qu’ils font.
Et il a été déjà invité sur le divan de Michel Drucker alors c’est un gage d’avenir.
(à quand un dossier dans Grand Ecart sur les origines de nos stars et artistes…de quelle principale CSP viennent-ils? Par un manque de politique efficace en direction des quartiers les plus pauvres, ne gâche-t-on pas des opportunités de découvrir d’autres talents et artistes mais issus de la f(r)ange?)