Souvenirs de toiles de Boulevard des Airs

 

Boulevard des AirsBoulevard des Airs n’en finit plus de souffler sa musique faussement festive mais réellement ancrée dans le réel, avec la sortie de son troisième album, Bruxelles, chez Columbia. Un groupe qui ne prend pas l’image à la légère en proposant à chaque fois des clips de plus en plus cinématographiques. Rencontre avec le chanteur et guitariste Florent Dasque.

 
Votre premier film ?

Un Indien dans la ville. J’y suis allé avec ma famille. Mais si les dessins animés comptent, alors mon premier film devait être La petite Sirène de Disney. J’avais 4 ans, c’est mon premier souvenir de cinéma.
 
Le film qui a bercé votre adolescence ?

Un dîner de cons que j’ai vu de nombreuses fois.

L’acteur ou l’actrice décédé(e) avec qui vous aimeriez dîner ?

Jacques Villeret. J’aurais adoré le rencontrer.

Votre DVD culte ?

Je pense qu’il n’y en a pas. Mais s’il faut en citer un, ce sera Un prophète de Jacques Audiard.

Le film le plus érotique ?

Mulholland Drive de David Lynch !

Les premières larmes au cinéma ?

Je ne pleure pas devant les films. J’y ai des émotions, oui, mais aucune larme.

Le film qui vous fait le plus rire ?

Le Dîner de cons, définitivement !

Qui serait dans votre Panthéon du septième art ?

Lynch, Almodovar et Audiard. Les trois ensemble, ça ferait un super film !

Boulevard des Airs a enregistré une bande originale, eMotion. Quel souvenir gardez-vous de cette expérience ?

Boulevard des AirsCe fut avec Guilhem Machenaud, le réalisateur du clip d’Emmène-moi. Il voulait faire un film sur l’esprit des sports de glisse, le freeride, que nous pratiquons avec le groupe. Ce film a obtenu le Prix du public lors du Festival international du film freeride de 2009. On a signé une dizaine de morceaux. Ce fut une très belle expérience et nous aimerions continuer de mettre de la musique sur des images.

Quelles sont justement les images qui vous touchent ? 

Ma sensibilité va vers tout ce qui est triste, que ce soit pour la composition ou tout ce qui est visuel. Il y a d’ailleurs de la mélancolie dans notre musique qui est considérée comme festive et participative. Mais j’aime écrire de la musique empreinte d’émotions fortes et mélancoliques. Un peu comme ce que fait Hans Zimmer qui est pour moi celui qui sait mêler le mieux toutes ses connaissances en musique. Il donne un pouvoir incroyable aux images, il me transporte rien qu’avec sa musique.

Avec le clip d’Emmène-moi et son format carré comme dans le film Mommy de Xavier Dolan, on a l’impression que l’image est quelque chose de très important pour votre groupe…

Oui, beaucoup. Tout d’abord, on connaît bien les réalisateurs de nos clips qui mettent en vie toutes nos envies. On voulait absolument qu’il y ait un travail sur l’image. Notre groupe est producteur de tout ce qu’il crée, que ce soit musique, photos, vidéos, ce qui fait que l’on peut s’autoriser tout ce qu’on veut. Notamment pour le clip d’Emmène-moi, au concept original qui trompe les gens visuellement avec ce format carré qui finit par s’étirer au fur et à mesure de la chanson. Peu de monde avait osé le faire auparavant. Nous voulions absolument tourner quelque chose d’original pour cette chanson. Notre prochain single, Bruxelles, aura également un clip très esthétique. On a choisi un lieu fort pour coller au texte. On va tourner dans un théâtre dans le Sud, avec un danseur chorégraphe contemporain et un éclairagiste de cinéma. Le frère de notre bassiste travaille d’ailleurs chez EuropaCorp. Il y a vraiment des fans de ciné dans le groupe !

Un mot sur Zaz qui partage avec vous un duo sur le titre Demain de bon matin ?

On a rencontré Zaz lors d’une promo télévisée. Elle était montée spontanément sur scène avec nous. On a sympathisé, on s’est recroisés lors de festivals et elle a accepté de faire un duo avec nous pour cet album. On aime son discours. C’est une artiste que l’on apprécie beaucoup.