Plateau télé : semaine du 31 mars

 

Y a-t-il un pilote dans l'avion ?On ne sait ce qui nous vaut cet honneur, mais c’est sous le signe de Woody que nous passerons cette semaine. Outre Woody, le cow-boy de Toy Story, on pourra comparer les époques de Woody Allen : sa période européenne et son retour à New York. Ses personnages sont toujours névrosés et complexes. Cette semaine sera aussi celle des paradoxes, de l’alliance de la lumière et de la noirceur.
 

Dimanche 31 mars

Harry Potter et le Prince de Sang-mêlé, de David Yates – 20h50 – TF1
Chicken Run, de Peter Lord et Nick Park – 20h45 – Gulli
Toy Story 3, de Lee Unkrich – 20h50 – M6
Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu, de Woody Allen – 20h50 – HD1
American Beauty, de Sam Mendes – 22h35 – D8

Vendredi dernier, Richard Griffiths est mort. Second rôle éternel du cinéma britannique, figure bien connue de nos amis d’outre-Manche, et seulement remémoré en France pour le rôle d’Oncle Vernon dans la série des Harry Potter. La preuve que celui-ci n’est peut-être pas le meilleur de la série ? Richard Griffiths n’y apparaît pas.

Comme demain, il n’y a pas école, les enfants ont le droit de regarder la télé. Puisque cet épisode d’Harry Potter s’intéresse surtout aux amourettes naissantes de nos héros adolescents, les plus jeunes et leurs parents préféreront se tourner vers une version de La Grande Evasion (que France 3 diffuse en VF lundi soir) avec des poules et un coq un peu dépressif, doublé par Gérard Depardieu. Dans Chicken Run, une fois de plus, l’humour des créateurs de Wallace et Gromit et les clins d’œil à répétition sont toujours un régal.

Pour ceux qui ont su garder leur âme d’enfant, on jette un œil sur le troisième volet des aventures de Woody, le cow-boy pacifiste de Toy Story pris dans l’enfer de la crèche. Les auteurs de Pixar sont des génies, qui réussissent à nous faire pleurer avec des jouets méchants.

Woody toujours, mais le maître, et un programme alléchant : “Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu”, promet-il. Ok. Mais comme toujours chez Woody Allen, même s’ils s’appellent Josh Brolin ou Antonio Banderas, ses personnages sont à la fois séduisants et cruels, enthousiastes et lâches. Beaux et sombres.

Beau et sombre, c’est aussi le cas d’American Beauty. Avant de réaliser l’un des meilleurs James Bond de la série, Sam Mendes a commencé par un premier film sublime. La lumière, déjà, est magnifique. Le temps, souvent suspendu. Kevin Spacey dynamite les apparences, lève le voile sur la banlieue américaine bien-pensante, finalement aussi bien rangée que dérangeante. Comme les roses dont le rouge intense nous accompagne tout au long du film, c’est beau mais ça pique.
 

Lundi 1er avril

L’Auberge espagnole, de Cédric Klapisch – 14h55 – France 2
Molière, ou la Vie d’un honnête homme, d’Ariane Mnouchkine – 20h50 – Arte
Que la bête meure, de Claude Chabrol – 20h50 – HD1
Y a-t-il un pilote dans l’avion ?, de David Zucker, Jim Abrahams, Jerry Zucker – 13h35 – NRJ12
Y a-t-il enfin un pilote dans l’avion ?, de Ken Finkleman – 15h10 – NRJ12
Le Capitan, d’André Hunnebelle – 20h45 – 6ter

Avril débute et certains étudiants, au lieu de commencer à réviser sérieusement leurs partiels, se perdent dans la paperasse européenne pour préparer leur séjour Erasmus. Pour éloigner un temps les angoisses du départ imminent, L’Auberge espagnole s’impose. Mais éloignez vos parents de l’écran, ils pensent encore que vous partez étudier.

Ils sont des grandes figures de théâtre, mais c’est le tapis rouge de Cannes qu’ils ont foulé. Philippe Caubère est né dans le Molière d’Ariane Mnouchkine, il y meurt, il y est la mort. Mais Philippe Caubère n’est pas à un paradoxe près. Molière, provocateur sous les ors de la Couronne, non plus.

Chabrol aussi avait ses paradoxes. Bon vivant à l’œil narquois qui met en scène l’amuseur Jean Yanne, il signe un drame dérangeant avec Que la bête meure. On se demande parfois ce qu’est un salopard. Ici, pas de doute : il a le visage de Jean Yanne.

Un jour férié à la télé, il y a des incontournables. Le bon vieux film des années 1980 en VF, d’abord, avec la série des Y a-t-il un pilote dans l’avion ?. Le film de cape et d’épée avec Jean Marais, ensuite, avec Le Capitan. Pour ceux qui s’inquiètent, c’est OCS Happy qui a été tiré au sort cette année pour diffuser Joyeuses Pâques.
 

Mardi 2 avril

Urgences, de Raymond Depardon – 1h – France 2

Bien peu à se mettre sous la dent après la profusion de films du week-end. Il faudra donc être insomniaque pour se plonger dans les Urgences. Et avec Depardon, ce n’est pas la même ambiance qu’avec George Clooney.
 

Mercredi 3 avril

Whatever Works, de Woody Allen – 20h50 – Arte

Whaterver Works, écrit au moment d’Annie Hall, porte la marque des Woody Allen ancienne époque, avec Larry David dans le rôle de l’intello à lunettes qui balbutie sans comprendre son époque, tout en arpentant les rues de l’Upper East Side. Il n’est pas Woody Allen, certes, mais Manhattan est toujours Manhattan.
 

Jeudi 4 avril

Ma femme est une actrice, d’Yvan Attal – 20h45 – Chérie 25

Ma femme est une actrice est une déclaration d’amour. A sa femme, aux actrices, au cinéma. Dans son premier film, Yvan Attal révèle Charlotte Gainsbourg. Elle n’est plus, sous son œil, cette petite chose fragile qu’on nous montre depuis son adolescence. Noémie Lvovsky devient une grande gueule aussi flippante qu’hilarante. Et entre les deux, si son personnage patauge, le réalisateur, lui aussi, se révèle. Drôle, énergique et sensible.

 
Ce week-end, foncez au cinéma – ça fait longtemps que vous n’y êtes pas allés. Allez voir Pierre Rabhi, au nom de la terre, Guerrière ou Samsara, sortis la semaine dernière.