Plateau télé : semaine du 17 mars

 

La télé resserre les liens familiaux...Après l’apparition miraculeuse de la VM sur la TNT, on s’était pris à rêver de soirées cinéma de prestige, et honnêtement on regardait plutôt de l’autre côté de la mer (de la Manche ou de l’Atlantique). Et puis, histoire de toujours nous surprendre un peu, c’est au cinéma français que la télé rend hommage cette semaine. Mais du cinéma français qui se la pète un peu, avec plein de César et même des réalisateurs oscarisés ou palmés.
 

Dimanche 17 mars

Beaucoup de bruit pour rien, de Kenneth Branagh – 20h45 – Arte
L’Esquive, d’Abdellatif Kechiche – 23h50 – France 4
Le Bruit des glaçons, de Bertrand Blier – 20h50 – France 2
Vénus Beauté (Institut), de Tonie Marshall – 20h50 – D8
Lady Chatterley et l’homme des bois, de Pascale Ferran – 22h45 – D8
Jeux interdits, de René Clément – 20h50 – HD1

Ce soir, on fait dans le classique, l’amour, le hasard et les masques. D’abord avec Beaucoup de bruit pour rien, petite fantaisie shakespearienne au casting royal et surprenant, mélangeant dans un bal de faux-semblants et de ouï-dire, Emma Thompson, Imelda Staunton, Denzel Washington, Keanu Reeves et Robert Sean Leonard. On enchaîne avec L’Esquive, qui a révélé la spontanéité désarmante de Sara Forestier dans une version moderne du Jeu de l’amour et du hasard. L’occasion de se dire qu’on n’a pas bien évolué depuis Shakespeare : les mots ont changé, l’importance de la tchatche, non.

Question dialogue, on peut aussi se tourner vers un maître avec Le Bruit des glaçons. Même si ce n’est pas là son meilleur cru, il faut reconnaître à Blier ce sens rare de la poésie crue et cruelle. Une certaine beauté trash. Malgré tous ses (leurs) efforts, Blier ne reconstitue pas vraiment le tandem Depardieu/Dewaere avec Dujardin/Dupontel, mais souligne bien l’absence d’une époque révolue. Pour les nostalgiques câblés, Préparez vos mouchoirs passe sur le bouquet Ciné+.

De son côté, D8 propose une soirée César, avec Vénus Beauté (Institut), raz-de-marée 2000, et Lady Chatterley, razzia 2007, dans une version en épisodes. Deux découvertes : celle d’Audrey Tautou et celle des films du milieu. Question découverte, on peut aussi jeter un œil à la petite Brigitte Fossey, 5 ans, crier “Micheeeel ! Micheeeeel !”, et souhaiter qu’elle s’en soit arrêtée là.
 

Lundi 18 mars

La Femme d’à côté, de François Truffaut – 20h50 – Arte
Marche à l’ombre, de Michel Blanc – 20h45 – France 4

“Ni avec toi, ni sans toi.” La Femme d’à côté, c’est aussi un peu notre relation avec Gérard Depardieu.

Et devant Marche à l’ombre, on prend garde aux renards (mais c’est pas la saison), et on se demande si on n’a pas une entorse enflée à l’intérieur. Les ravages de la drogue.
 

Mardi 19 mars

O’Brother, de Joel Coen – 20h50 – D8
Dr House – 20h50 – TF1

Classique revisité toujours avec O’Brother, où L’Odyssée vue par les frères Coen, avec un George Clooney que l’on découvrait alors cabot et fantasque.

On dit aussi adieu à Dr House et au génial Hugh Laurie, camarade d’Emma Thompson et de Kenneth Branagh. Tout est lié.
 

Mercredi 20 mars

Ma vie sans moi, d’Isabel Coixet – 20h50 – Arte
Le Dernier Gang, d’Ariel Zeitoun – 20h50 – France 4

Seulement deux films ce soir à la télé. Comme on ne comprend pas tout au cinéma d’Isabel Coixet, qu’on est toujours traumatisé par Bimboland, et qu’on est mercredi, on va au cinéma.
 

Jeudi 21 mars

Le Couperet, de Costa-Gavras – 20h50 – D17
Les Deux Mondes, de Daniel Cohen – 20h50 – D8
Une exécution ordinaire, de Marc Dugain – 23h10 – France 3
Cendres et sang, de Fanny Ardant – 0h30 – Arte

On oublie Eden à l’ouest et Le Capital, et on prend Le Couperet comme le dernier film politique de Costa-Gavras. Démonstration par l’absurde de la victoire de l’individualisme sur la solidarité. Les chômeurs ne s’entraident pas. Pour s’en sortir, ils doivent s’affronter. Et que le meilleur gagne.

Parabole politique également, avec moins de force mais avec surprise, dans Les Deux Mondes, où un homme timide et effacé se transforme en révolutionnaire dictatorial. L’attrait du pouvoir et la galvanisation de la guerre comme des dérives inévitables.

Pouvoir toujours dans ce jeudi décidément très politique avec un André Dussollier méconnaissable en Staline dans Une exécution ordinaire. A voir surtout pour ce majestueux port de la moustache.

Et on termine en retrouvant Fanny Ardant, cette fois-ci derrière la caméra. Une conclusion parfaite à cette semaine du cinéma français, dans lequel l’ombre de Truffaut n’est jamais loin.

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