Après l’effervescence de ces dernières semaines, c’est repos pour la télé. La VM se fait rare, les bons films aussi. Alors les bons films en VM… On ne sera pas trop exigeant. Ou alors, on jettera un œil dehors, pour voir ce que ça fait de sortir dans le monde réel. Des fois qu’il ferait beau. On pourrait même parler à des vraies gens.
Dimanche 28 avril
Profils paysans, de Raymond Depardon – 14h20 – Arte
Le Château de ma mère, d’Yves Robert – 20h45 – 6ter
Emma l’entremetteuse, de Douglas McGrath – 22h40 – Arte
Raymond Depardon, le fils de paysans qui a fui la campagne vieillissante pour la frénésie du monde, revient à ses racines dans un triptyque passionnant : L’Approche, Le Quotidien, La Vie moderne, diffusé les trois prochains jours en début d’après-midi. Passionnant, surtout par la relation qu’il entretient avec ses personnages. Depardon est entier tourné vers son sujet, mais pourtant, c’est de lui qu’il parle. De l’évolution de ce monde qu’il a quitté. De sa culpabilité parfois. Mais sans se mettre en scène, jamais. Il pose simplement sa caméra, et tout est là.
Le Château de ma mère évoque un peu la même culpabilité. Celle de celui qui a des privilèges, celle, aussi, de celui qui a peur d’avoir oublié d’où il vient. Et puis il y a Bouzigue, génial Philippe Uchan, devenu depuis un pilier de la troupe Podalydès.
Un petit Jane Austen pour terminer la soirée, ça ne fait jamais de mal. Même si l’idée que tout ça soit mis en scène par un Américain, avec des actrices américaines et australiennes est une sorte d’hérésie. Tout le monde n’est pas James Ivory.
Lundi 29 avril
Lola, de Jacques Demy – 20h50 – Arte
L’Univers de Jacques Demy, d’Agnès Varda – 22h15 – Arte
La Marche de l’empereur, de Luc Jacquet – 20h45 – 6ter
Alors que la Cinémathèque célèbre Jacques Demy, Arte apporte sa contribution, en allant piocher, non pas le joyeux et coloré Demoiselles de Rochefort, mais le plus sombre Lola. C’est le premier film de Demy, celui que l’on retrouve dans tous les suivants. Roland Cassard se souvient d’elle dans Les Parapluies de Cherbourg, Mme Desnoyers se retrouve dans Les Demoiselles de Rochefort, Lola finit dans Model Shop. La genèse du cinéma de ce Jacquot de Nantes, qu’Agnès Varda explore dans le documentaire L’Univers de Jacques Demy.
On reste dans la musique, mais ce sont cette fois des manchots (alors que Jacques Demy n’en était pas un) qui s’agitent sur celle d’Emilie Simon. On est moins convaincu par l’idée de faire parler ces créatures sympathiques que sont des oiseaux qui ne volent pas. Mais faut-il le répéter ? Les animaux qui parlent, c’est non.
Mardi 30 avril
Prince of Persia : les sables du temps, de Mike Newell – 20h50 – M6
On ne vous propose ce film qu’en hommage à ces heures passées en compagnie du Prince of Persia devant un ordinateur en MS-DOS dans les années 1993. Et on n’est pas sûr que les effets spéciaux déployés autour de Jake Gyllenhaal soient aussi efficaces que les mâchoires d’acier rudimentaires qui ne manquaient de laisser pour mort notre prince ensanglanté de manière bien trop régulière.
Mercredi 1er mai
C’est la fête du Travail. Grève générale. La télé ne répond pas.
Jeudi 2 mai
Monsieur Batignole, de Gérard Jugnot – 20h45 – France 3
Gérard Jugnot, avec son physique de Français moyen, s’intéresse donc à la guerre du Français moyen. Celui qui n’est ni résistant, ni collabo, puisqu’il n’a pas conscience de grand-chose, jusqu’à ce que, comme dans les grands films américains, la petite histoire rejoigne la grande. Et qu’il doive choisir.