Plateau télé : semaine du 23 juin

 

Ocean's Twelve, de Steven SoderberghCette semaine on est mal-pensant. C’est l’été, enfin il paraît, et bientôt les vacances, et on se lâche. Rebondissant sur l’actualité, on escroque en bande organisée, mais dans la bonne humeur (et sans mise en examen). On retrouve la naïveté adolescente et on se prend pour des super-héros. On fait des pieds et des mains pour retrouver sa dulcinée avant la fin du monde. Bref, on chôme pas.
 

Ocean’s Twelve, de Steven Soderbergh – dimanche, 20h50 – TF1

Comme c’est le cas pour beaucoup de suites, il est d’usage de conspuer Ocean’s Twelve. Rotten Tomatoes ne le cote qu’à 55 %, contre 82 % pour Ocean’s Eleven, c’est dire. Eh bien, pas de ça chez nous. Parce que cette suite respire la bonne humeur. Celle d’une bande de potes, contents de se retrouver, et de faire un petit film qui ne paie pas de mine. Oui, le scénario est un prétexte à tiroirs, et oui, tout le monde cabotine un peu. Mais chacun joue avec son image – divine apparition de Julia Roberts –, et se marre franchement. Du coup, si nous aussi, on aime bien ces gens (au choix : la classe de George Clooney, l’arrogance de Brad Pitt, la loose de Matt Damon, et/ou la capoeira de Vincent Cassel), qu’on n’est pas trop exigeant sur la profondeur psychologique et la complexité des personnages, c’est communicatif. Et c’est déjà pas mal.
 

Kick-Ass, de Matthew Vaughn – lundi, 20h50 – W9

Tant qu’on est dans le ridicule assumé, avouons notre tendresse pour les super-héros ratés et les teen-movies. Kick-Ass est donc la synthèse parfaite. C’est la revanche des geeks, ces éléments de décor des films qui ne s’intéressent qu’à la pom-pom girl et au joueur de foot. Des super-héros sans super-pouvoirs, comme Batman, mais sans les moyens de Bruce Wayne. Des gamins qui pensent qu’en étudiant suffisamment les comics, ils sauront se débrouiller pour botter le cul des gros méchants. En combi de plongée. C’est drôle et ridicule, ultraréférencé et irresponsable (« sans pouvoir, pas de responsabilité », disent-ils, en clin d’œil à Spider-Man), violent et mal-pensant. Bref, ça donne envie de voir la suite, en salle cet été.
 

Les Derniers Jours du monde, des frères Larrieu – mercredi, 1h – France 2

France 2 a une idée de programmation géniale. Proposer à ceux qui sont devant leur télé entre 1h et 3h du matin, donc les insomniaques, un film hautement anxiogène. Histoire qu’ils dorment bien. Un film apocalyptique réaliste. Ca commence par des petites choses, des coquillages qui ne sont plus consommables, de l’eau marron au robinet, une pluie de cendres. Tout cela semble intériorisé comme étant l’ordre normal des choses désormais. On pense alors à tous ces dérèglements qui semblent aujourd’hui normaux, qu’on est en juin et qu’on n’a encore pas eu deux semaines consécutives de beau temps. Rapidement, le film passe à l’hystérie collective et à une quête personnelle, propres à tous les délires, parfois totalement abscons, parfois plutôt pertinents. Le tout porté par l’exubérance de Mathieu Amalric, Sergi Lopez ou encore Karin Viard. Une chose est sûre, la vision finale d’un Paris déserté et plongé dans le noir, et ce sentiment d’une apocalypse proche assez tenace n’est pas du genre à faire retrouver le sommeil.