Miscellanée #5 : Éloge du ratage

 

Steven Spielberg sur le tournage des Dents de la merInventifs, réactifs, passionnés, les cinéastes sont prêts à tout pour sauver un film face aux difficultés de tournage. Et de ces défis sont nées quelques-unes des plus grandes idées de cinéma. Tout génies qu’ils sont, les Monty Python ont commencé par vouloir avoir des chevaux dans Monty Python sacré Graal avant, faute de moyens, de se résoudre à les symboliser par le bruit de deux noix de coco s’entrechoquant (un cours dispensé par The Ministry of Foods par ici ou un débat sur la présence de noix de coco en Angleterre ).

De la même manière, Steven Spielberg avait l’intention de montrer la cruauté de l’animal et de ses mâchoires dès le début des Dents de la mer, avant que l’animatronic ne décide de boycotter la scène. Absent jusqu’à la lutte finale, le requin devint alors le poisson le plus flippant du cinéma (la preuve ici).

Déjà, Robert Wiene dans Le Cabinet du docteur Caligari avait donné naissance à l’expressionnisme allemand en compensant un manque de moyens : devant l’impossibilité de construire de réels décors, le chef décorateur a peint des tableaux et réalisé une perspective à la main pour donner un peu de profondeur… Ce qui donne ce que nous connaissons : la déformation de la réalité ensuite réutilisée et montée au sommet par Lang, Murnau, Wegener…

Et une petite citation pour clore cette miscellanée : « Il y a très peu de vrais ratés. De ratés réussis », Georges Perros, Pour ainsi dire, 2004.