Humeur du 17 mai : Cannes 2011, la fin d’un rêve

 

Le cinéma de la plage du Festival de CannesEnfant de Canal +, le Festival de Cannes me fascine depuis mon plus jeune âge. Mais je ne sais pas ce qui opérait à l’époque. La première fois que je suis venue ici, je sais ce qui m’a fascinée. Au Festival de Cannes, la chose la plus importante du monde, c’est le cinéma. Malgré toutes les critiques qu’on a entendues, la vampirisation par Canal, le star system érigé en règle, les mecs du Loft qui montent les marches et les bimbos refaites des pieds à la tête (mais surtout la tête). Cette année-là, il y avait eu un tremblement de terre je ne sais plus où et on ne l’avait appris qu’une semaine plus tard, en rentrant à Paris. J’avais alors le sentiment que la fin du monde pouvait être proche, ici on s’en foutrait. Ici, on continuerait à s’engueuler sur des films comme si notre vie en dépendait. Ici, on continuerait à ne parler que de ce qu’on a vu et de ce qu’on va voir. Tout en oubliant ce qu’on a vu la veille. Pour moi, la magie du cinéma, c’était ça. Le cinéma par-dessus tout. Quoi qu’il arrive. Croyais-je. Cette année, le mythe s’effondre. Cette année, la magie n’opère plus. Oui, on continue à s’engueuler pour savoir ce qu’au fond Bonello veut dire. Oui, on continue à se lever à 6h30 du matin pour aller faire une heure de queue pour aller voir le Terrence Malick. (Sérieusement, faire une heure de queue pour un film, quand on y réfléchit, c’est quand même complètement absurde. Surtout qu’il sort en salle demain. Mais que voulez-vous, c’est l’effet Cannes). Sauf que cette année, sur la Croisette, on parle aussi de DSK. En français, en anglais, avec tous les accents, les théories s’échafaudent. Suicide politique inconscient, complot, ou événement attendu, voire inévitable. Peut-être parce que cette année, Twitter est plus présent qu’avant. L’info a filtré. Elle a percé la bulle. Et moi, je la trouvais belle cette bulle.

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