The Last Days on Mars, de Ruairi Robinson

 

The Last Days on Mars, de Ruairi RobinsonAlors que l’équipe scientifique de la base Tantalus vit ses dernières heures sur Mars avant de laisser la place à la relève, un de ses membres fait une découverte capitale à partir d’un prélèvement fossile : l’existence d’une forme de vie bactérienne. Afin de s’en attribuer tout le mérite, il s’empresse de partir sur le terrain en dépit des normes de sécurité. Et là, c’est le drame… Le sol se dérobe sous ses pieds et il disparaît dans les profondeurs de la crevasse. Le reste de l’équipe se lance à son secours, mais en vain. Petrovich et Dalby, l’équipière qui l’accompagnait dans sa sortie, restent introuvables avant de réapparaître dans un drôle d’état… Devenus hyper-agressifs, les lascars ont la face cramoisie et sont adeptes d’une bagarre de tradition. Un style pied-poing certainement hérité des pubs irlandais… Attention, les zombies sont dans la place !

Seul film de SF en compétition, The Last Days on Mars montre d’entrée ses muscles d’aspirant blockbuster. Production irlandaise labellisée par un studio à la réputation universelle, casting de vieux routiers pour faire le job – Liev Schreiber, Elias Koteas (USA) et Olivia Williams (GB) – premier long-métrage d’un jeune Irlandais, Ruairi Robinson, fournisseur officiel de courts-métrages depuis dix ans… Un packaging séduisant sur le papier qui devait garantir un honorable divertissement du samedi soir. Confier les clés du vaisseau à un bleu est un pari toujours louable et parfois payant pour apporter audace et fraîcheur à des entreprises déjà bien formatées. Malheureusement, de peur d’abîmer la grosse berline qu’on vient de lui confier, Robinson la joue timide et scolaire. Avec une tension affichant 0,5 sur le manomètre, il paraît évident que le suspense est une option absente de cette version martienne du film de zombies. Alors que l’équipe Tantalus commence à se faire décimer puis infecter dans les règles – ayant cours dans tout film d’horreur spatiale, du pire au meilleur – sans qu’on éprouve la moindre compassion, l’ennui gagne sérieusement du terrain. Le temps de s’interroger jusqu’à la fin du film sur les modalités de transmission de l’infection : se fait-elle par l’air de Mars ? Par le sang des infectés ? Par simple contact avec un infecté ? Par tout ça en même temps ? Est-ce que ça compte quand un zombie utilise une perceuse ? Et l’étranglement, ça marche aussi ? Le nombre de zombies est-il inversement proportionnel à la durée du film ?…

Suspense manquant à l’appel, narration indigente, décors de pacotille, sens de l’action inexistant, ennui abyssal… Non, Mr Robinson ! avec The Last Days on Mars, vous venez de manquer votre permis de film martien en affichant un score inférieur à Mission to Mars… Ah, quand même.

 
The Last Days on Mars de Ruairi Robinson, avec Liev Schreiber, Olivia Williams, Elias Koteas… Angleterre, Irlande, 2013. Présenté en compétition du 21e Festival international du film fantastique de Gérardmer.