Gérardmer 2016 : morceaux choisis

 

Des meurtres barbares, des sacrifices humains, des peintures démoniaques, une porte de l’Enfer qui s’ouvre doucement dans un terrifiant grincement pendant Yom Kippour, des sorcières sans balai, des Indiens kidnappeurs qui auraient mieux fait de ne pas énerver Kurt Russell, des hommages aux maîtres absolus Alejandro Jodorowsky et Wes Craven, de l’horreur et du fantastique à mourir de rire, du sang qui gicle à tout-va et quelques documentaires jubilatoires. Ainsi débute le 23e Festival international du film fantastique de Gérardmer ! Morceaux choisis, ou quelques films qu’on attend avec autant d’excitation que d’impatience…

Bone Tomahawk

En 1850, dans une paisible bourgade du sud des Etats-Unis, une mystérieuse horde d’Indiens kidnappe plusieurs personnes. Le shérif Hunt se lance à leur poursuite… C’est le début d’un voyage vers l’enfer.
On ne boude pas un tel pitch, surtout lorsque le shérif en question est interprété par Kurt Russell, capable du meilleur et à qui on pardonne toujours le pire, et que la promesse d’une mise à mort intolérable se cache dans ces 2h12 de pellicule.


Evolution

Lucile Hadzihalilovic n’a pas seulement un nom imprononçable ; elle a aussi un talent certain pour la mise en scène. En témoigne son premier long-métrage, Innocence, récompensé du Prix du Meilleur Jeune Cinéaste au Festival de Saint-Sébastien en 2004. Son deuxième long, Evolution, dont le scénario a été récompensé à Sundance en 2009, raconte l’histoire de jeunes garçons qui reçoivent un mystérieux traitement dans une communauté de femmes. Tous l’acceptent, sauf Nicolas, aidé dans son enquête par une infirmière de l’hôpital.

Jeruzalem

Un verset du Talmud dit (enfin nous, on n’en sait rien, mais on le croit sur parole) : “Il y a trois portes de l’Enfer, une dans le désert, une dans l’océan et une à Jérusalem” (Jérémie, 19). Il n’en fallait pas plus au tandem de cinéastes israéliens Doron et Yoav Paz pour réaliser Jeruzalem. Deux Américaines se trouvent en vacances à Jérusalem pendant Yom Kippour quand l’une des portes de l’Enfer s’ouvre. Et sonne le Jugement dernier, rien que ça.

What We Become

La famille Johansson passe un été parfait jusqu’à ce qu’une violente épidémie de grippe sème la mort dans le quartier. La police décide une mise à quarantaine. Le jeune Gustav, isolé, assiste à une situation qui dégénère, la foule enragée faisant couler le sang…
Dans une sélection trustée par les Etats-Unis, on attend avec impatience ce film danois, même s’il s’agit de la première expérience de long-métrage de Bo Mikkelsen, à qui l’on doit quand même un court multirécompensé, Taboo. Et comme il a par ailleurs collaboré avec Nicolas Winding Refn, on ne doute (presque) plus de ce What We Become.

Burying the Ex

Joe Dante est un passionné biberonné au cinéma de genre et aux références, cinéaste au talent fou et bien trop rare. De Piranhas à The Hole, en passant par Gremlins, Panic sur Florida Beach ou l’hallucinant Les Looney Tunes passent à l’action, la filmographie de Dante est exceptionnelle. Gageons que ce Burying the Ex, qui raconte comment une ex-petite amie jalouse et manipulatrice revient d’entre les morts pour éliminer celle qui lui succède dans les bras de Max, ne fera pas tache dans la liste.