« Argofuck yourself ! » Tel est le leitmotiv prononcé plusieurs fois dans le film et que pourrait crier haut et fort Ben Affleck à ses nombreux détracteurs. Quoique non, ils sont de moins en moins nombreux, à mesure que l’acteur devenu réalisateur, signe des films personnels et soignés. Oubliés les nanars dans lequel le comédien s’était fourvoyé, envoyant paître ses talents d’écriture (on oublie souvent qu’il a remporté un Oscar avec Matt Damon pour le scénario de Good Will Hunting). Oubliées les unes de presse à scandale depuis qu’il est un père de famille respectable rangé du popotin de Jennifer Lopez. Désormais, il n’apparaît plus que dans des bons films et tant qu’à faire, décide de retrousser ses manches et de voir le paysage de l’autre côté de la caméra. Cela donne l’émouvant Gone Baby Gone ou l’angoissant film de braquage The Town, tous deux encensés par la critique et nommés aux Golden Globes. Avec Argo, ce sont les Oscars qui se profilent. Histoire vraie dissimulée au grand public jusqu’en 1997, voici des otages en danger de mort exfiltrés d’Iran en étant reformatés en équipe de film en repérage à Téhéran. Un scénario abracadabrantesque unissant le cerveau d’un agent de la CIA (Ben Affleck lui-même, dans un rôle sobre et subtil) et l’imagination débordante des pontes de Hollywood qui se sont fendus d’un faux script, d’une distribution fantasque, d’une affiche au diapason et d’une vraie promotion dans la presse, afin de rendre le projet crédible. Avec sa réalisation extrêmement documentée (pendant le générique, des images comparées à la réalité montrent le souci du détail) et dépourvue d’effets, Ben Affleck emporte le spectateur. On a beau savoir l’issue de cette opération Argo, le suspense est prenant du début à la fin. Que ce soit pendant l’assaut de l’ambassade américaine par une foule nourrie à la haine ou la fuite de la dernière chance avant pendaison haut et court des otages, on reste scotché à son fauteuil, labourant le bras de son voisin (la voisine en faisant de même avec le vôtre). Avec Argo, un acteur renaît à l’écran, mais surtout un grand réalisateur confirme qu’il faudra compter avec lui à l’avenir pour un retour d’un cinéma hollywoodien certes classique, mais diablement intelligent et efficace. Argo to the cinema !
Argo de et avec Ben Affleck, avec aussi John Goodman, Alan Arkin, Tate Donovan… Etats-Unis, 2012. Sortie le 7 novembre 2012.
Vous n’avez pas fait aucune analyse critique du film. Une présentation de Ben Affleck, quelques généralités sur film et c’est tout. Pour moi, une critique présente des bonnes et des mauvais côtés du film, souligne ses qualités artistiques. J’espère que la prochaine fois votre critique sera plus précis.
-”Avec Argo, ce sont les Oscars qui se profilent”.
-”Ben Affleck lui-même, dans un rôle sobre et subtil”
-”Avec sa réalisation extrêmement documentée (pendant le générique, des images comparées à la réalité montrent le souci du détail) et dépourvue d’effets, Ben Affleck emporte le spectateur. On a beau savoir l’issue de cette opération Argo, le suspense est prenant du début à la fin”.
-”On reste scotché à son fauteuil”.
-”Un cinéma hollywoodien certes classique, mais diablement intelligent et efficace”.
Voici des éléments répondant à vos questions. Une critique de film, ce n’est pas seulement dire “bien”, “pas bien” et pourquoi. C’est aussi l’éclaircissement de tout un contexte. Ici, la réhabilitation de Ben Affleck, tant décrié. C’est l’angle que j’ai choisi pour cette critique. Nous ne sommes pas sur Allociné, avec de simples critiques de spectateurs…
Gone Baby Gone, c’était quand même pas très bien ! Avec surtout un Casey Affleck pas du tout crédible dans le rôle du vieux loup des suburbs bostoniens. et pourtant Dieu sait si je l’avais adoré dans son rôle d’assassin de Jessie James !