21e Festival de Gérardmer : Jour #2

 

Délices

We Are What We Are, de Jim MickleAprès une fin de soirée difficile jeudi où l’on a souri devant l’entrée en matière de Discopathe – soit un mec étrange qui part en vrille dès qu’il entend du disco – et où l’on s’est diablement ennuyé après – sans doute parce que le film ne décolle pas de la bonne blague un peu potache mais pas très drôle et vaguement trash -, on a enfin vu ce vendredi le film qu’on attendait. Une œuvre à la mise en scène subtile, prenant le temps d’installer une tension dérangeante jusqu’au paroxysme et la démesure qui suit. Des acteurs parfaits, capables d’exprimer autant la folie que le désarroi. Une musique – souvent diégétique, bonus ultime – qui colle merveilleusement à d’élégantes images. Et une histoire fascinante, triste et terrifiante, qui emprunte autant à l’horreur qu’à la fable sociale. Un film si enthousiasmant qu’on en oublierait presque la poignée de spectateurs (malheureusement tous regroupés autour de nous) qui rient lorsque rien n’est drôle, qui commentent au lieu d’apprécier, qui font des remarques salaces dès qu’un personnage féminin apparaît à l’écran ou même ceux qui se lèvent lorsqu’ils pensent avoir compris la fin, prouvant au réalisateur qu’il est inutile de se casser la tête à terminer en beauté.

Ce film, c’est un remake ; et, une fois n’est pas coutume, un remake meilleur que l’original, malgré tout le bien qu’on pense de Somos lo que hay de Jorge Michel Grau. Son titre est We Are What We Are, et c’est pour le moment, sans conteste, le plus beau film de la compétition de ce 21e Festival. Surtout depuis qu’on a vu Miss Zombie, métrage japonais dans lequel on espérait retrouver la rage d’un Tetsuo ou des films de Koji Wakamatsu. Rien de tout ça. Miss Zombie s’étire et tourne en rond, propose des séquences de nettoyage de terrasse à la brosse de crin qui n’en finissent pas et ne raconte pas grand-chose de neuf.