L’Institutrice, de Nadav Lapid

 

Présenté à la 53e Semaine de la critique – Séance spéciale

L'Institutrice, de Nadav LapidQui ?

Parmi les cinéastes israéliens présents à Cannes, Nadav Lapid n’est pas la figure la plus connue. Pourtant, son Policier, dont le scénario a été développé à la Cinéfondation, avait su retenir l’attention, notamment du jury de Locarno (prix spécial) et du public nantais des Trois Continents. La confrontation entre les forces israéliennes antiterroristes et un groupe de jeunes révolutionnaires en lutte contre une société inégalitaire et raciste. Les uns, ancrés dans leur quotidien, un peu beaufs et un peu lâches, célébrant la virilité et la loi du plus fort en toutes circonstances. Les seconds, idéalistes bien nés, parfois confus dans leurs motivations pour entrer dans la lutte violente. Malgré un film divisé en deux parties – qui finissent inévitablement par se rejoindre –, Nadav Lapid évite tout manichéisme primaire pour proposer une réflexion plus complexe et dénoncer les travers de son pays. La promesse d’un cinéma profond qui ne cède pas à la facilité.

Quoi ?

Finie la violence. Avec L’Institutrice, Nadav Lapid semble se tourner vers un peu plus d’espoir et d’optimisme avec le portrait de cette femme qui décèle le talent d’un enfant de 5 ans pour la poésie, persuadée qu’il est le sauveur d’un Israël perdu entre son armée et son monde des affaires, décidée à le protéger coûte que coûte. Une question de génération, une fois encore. Si les révolutionnaires du Policier étaient dans la colère vis-à-vis de leurs parents pour avoir transformé un idéal socialiste en société profondément inégalitaire et en défense contre l’autre, L’Institutrice entrevoit une issue dans la génération à venir, par les mots – déjà un enjeu du film précédent – plus que par les armes.

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