01/11-30/11 : le 13e Mois du film documentaire

 

Le Mois du film documentaire, du 1er au 30 novembre 2012En novembre, sortez et courez assister au Mois du doc… Dans le café du coin de la rue, dans votre librairie, la médiathèque de quartier, le cinéma d’à côté, les documentaires s’exposent et vous offrent à penser leur vision du monde.

Pendant un mois, dans toutes les régions de France, les réalisateurs vous donnent rendez-vous autour de leur film. Œuvre intime, politique, sociale, artistique, philosophique, littéraire, enrichissez-vous de ces regards puis partagez, rencontrez, échangez autour de ces créations riches et singulières.

Le Mois du film documentaire, pour sa 13e édition, vous convie à de multiples projections autour d’un programme varié – politique, social, artistique, philosophique – à découvrir sur www.moisdudoc.com.

Grand Écart vous met en appétit et vous invite, en trois documentaires, à découvrir les dessous de la colonisation française, la vie quotidienne d’une paysanne bourguignonne, l’interprétariat en langue signée. Trois sujets qui appellent la révolte, l’émotion, l’étonnement, la solidarité. Des témoignages d’une humanité, à la fois simple et extraordinaire, toujours nécessaires.
 

Le Petit Blanc à la caméra rouge, de Richard Hamon

Ou la trépidante histoire d’Afrique 50, le premier film anticolonialiste français. Richard Hamon est un réalisateur remarquable qui fait réfléchir en maîtrisant le rythme de ses documentaires toujours captivants. Dans ce film consacré au premier film de René Vautier, Afrique 50, nous découvrons l’histoire de la colonisation et la censure telle qu’imposée après guerre. Car, en 1949, le jeune René Vautier part, caméra à la main, vers une Afrique dont il ignore tout avec cet idéal inscrit au fronton de toutes nos mairies : « liberté, égalité, fraternité ». Choqué par la politique française, il témoigne des tueries, des malversations et de l’irrespect dans lesquels la République tient les Africains. Poursuivi, il doit se cacher et arrive à garder quelques bobines pour monter un brûlot qui sera interdit de projection jusque 1990. Grâce à Richard Hamon, le travail de mémoire se perpétue avec cet espoir de ne plus entendre parler, un jour, des bienfaits de la colonisation.
 

L’Alice, d’Anne Comode

L’Alice et son dindon, l’Alice et le Pierrot, l’Alice et le ciel rouge, l’Alice et Isabelle Adjani, Houphouët Boigny, l’Alice et sa mère… Chaque instant est un épisode qui se suffit à lui-même. L’Alice égrène avec délice les scènes de vie d’une paysanne bourguignonne de 72 ans. Sa vitalité détonne, sa force vitale force le respect, son énergie physique est impressionnante. L’Alice aime rire et boire, travailler et discuter et, au fil des images et de ses confessions, se dessine un destin de labeur, de joie et de chagrins. L’Alice est une belle personne sans chichis ni tralala. Elle ne pense pas son rapport à l’autre, elle est avec l’autre, entière tantôt joyeuse tantôt fâchée. Parfois, elle s’épuise et évoque sa dépression, son désir d’en finir avec cette existence qui lui a enlevé son mari, sa mère. Puis la vie la reprend et elle repart mener les vaches, s’occupe de son dindon, admire le ciel rouge et boit un p’tit coup avec un voisin de passage. L’Alice est un documentaire incontournable et poétique à voir pour aimer la vie… malgré tout.
 

Signer la vie, de Céline Thiou

L’interprétariat en langue des signes française est une nécessité qui se vit dans le quotidien. Une visite chez le médecin, la recherche d’un emploi, l’achat d’une tondeuse, le changement d’une chaudière, un spectacle… Autant de moments de vie à traduire pour que les sourds-muets aient le droit à leur autonomie. Un dispositif permet, depuis 2005, de disposer des services d’une interprète à moindre coût. Cela change la vie car les sourds-muets se font entendre en toute intimité quand avant, ils devaient solliciter des membres de leur famille appelés à tout savoir sur leur vie. Et, dans ce film, quelle interprète ! Pétillante, émouvante, elle s’adapte à toutes les situations dans le respect de la singularité de ses clients et de leurs attentes. Dans le cadre de la charte des interprètes, elle sillonne les routes et donne à ses compétences professionnelles, une dimension humaine précieuse. L’émotion, le plaisir, l’étonnement portent ce documentaire dynamique et prenant.

Tous mes remerciements vont à Daoulagad Breizh, antenne finistérienne du Mois du doc, grâce à qui j’ai visualisé plusieurs documentaires.

 

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