08/11-13/11 : le Festival européen du film court de Brest

 

Le palmarès

Le palmarès 2011 du 26e Festival du film court de Brest célèbre l’Europe cinématographique jeune et créative, qu’elle vienne du nord et du sud, de l’est et de l’ouest. Ce box-office très hétérogène révèle la variété des thématiques abordées et des pratiques cinématographiques proposées au regard des festivaliers depuis six jours maintenant. Quelques films légers, un ovni venu de Tchécoslovaquie et, pour la plupart, des courts-métrages consacrés à des sujets contemporains comme l’immigration clandestine, le phénomène Tanguy revisité par la Slovène Mina, les affres de l’amour et de la solitude ou encore le déterminisme social qui transforme souvent les rêves en chimères (Un homme debout).

Ainsi, le Grand Prix du Film court de la ville de Brest couronne Apele Tac ou l’histoire tragique d’un passage de frontière par trois transfuges roumains au temps des Ceaucescu. Une liberté acquise au prix d’une traversée dangereuse du Danube et d’un mensonge nécessaire et cruel pour ne pas être rapatrié dans le pays honni.
Dans un registre plus léger, la liberté est aussi le thème évoqué dans Moski, prix du Jury presse. Une mère, aimable et corvéable à merci, s’affranchit de son fils quarantenaire pour vivre enfin sa vie. Ce dernier va devoir se lancer dans le vide et faire une cour (très ménagère) à la femme de ses rêves. A chacun son idéal.
Et, en visionnant Det Kommer Aldrig Att Ga Over, Prix européen du conseil régional de Bretagne, et Sing me to Sleep qui remporte deux prix dont celui du conseil général du Finistère, on se dit que l’amour est une affaire complexe en Europe. Solitude, amours tragiques (Det Kommer Aldrig Att Ga Over) voire cannibales (Le Vivier), méfiez-vous désormais de vos élans amoureux ! C’est ce que la jeune et très belle colocataire de Suiker aurait dû faire avant d’aller chercher du sucre auprès de son voisin très très maladroit. L’enfer est pavé des meilleures intentions et la galanterie est parfois fatale. Ce prix du Public salue l’humour noir et salutaire de nos amis néerlandais. L’amour toujours au stade de la séduction avec un court romantique May Be, au happy end trop attendu. Reste une jeune héroïne fraîche et belle à souhait qui entame un parcours à vélo ponctué de « May be » pour retrouver un prétendant timide à l’imagination débordante. Deux films étranges se sont vus récompenser : Deux inconnus, prix Révélation de ce festival, road-movie oppressant servi par deux acteurs justes et inquiétants. Et Sarena Laza, prix du Film Canal +, véritable ovni dans la forme comme dans le propos réalisé par un cinéaste prometteur encore très accroché aux rives de l’enfance. Rythmé, décousu et très piqué, ce court-métrage « d’animation » parle de batailles aériennes, de la guerre telle que les enfants peuvent la jouer parfois. 6 minutes de pure délire avec une caméra lancée à 100 à l’heure dans le cerveau d’un très jeune réalisateur tchèque tout à fait original. Quant au prix d’interprétation, il revient à Olivier Woodford pour son interprétation fine et sensible d’un enfant confronté au monde des adultes dans Jam Today. A 11 ans, seul en vacances avec ses parents, Robert est alors témoin de scènes amoureuses parfois très violentes et grandit un peu vite.

Quatorze prix ont primé treize courts-métrages pour une compétition 2011 foisonnante, riche de surprises et de belles promesses à venir. A suivre les aventures rocambolesques du Tchèque Milos Tomic, les histoires à l’humour décapant du Néerlandais Jeroen Annokee et de sa compatriote Nova Van Dijk (Kattenkwaad) et les prochaines réalisations de la Roumaine Anca Miruna Lazarescu à la fibre sociale très percutante.

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