Souvenir de Cannes #4 : Back to Razorback

 

Le Razorback de Russel MulcahyQuand je n’étais pas enchaînée par le quotidien, je fréquentais beaucoup le Marché du film du Festival de Cannes. Je voyais des séries B et ou Z et tombais parfois sur un futur classique sans le faire exprès. C’est ainsi que j’ai découvert Razorback de Russell Mulcahy, film inconnu d’un réalisateur qui ne l’était pas moins. Ce thriller horrifique bénéficiait d’une bonne réputation. Aujourd’hui, nous parlerions de « buzz ». Un public de fans (qu’on nommerait « geeks ») s’était déplacé en masse. Le film commence. Une créature attaque un pauvre gars. Tout se passe dans la pénombre. J’écarquille les yeux. Mon voisin se penche vers moi : « C’est quoi ? » J’étais bien incapable de lui répondre. D’après ce que j’avais pu entrevoir, il pouvait aussi bien s’agir d’une armoire normande que d’un tigre du Bengale ou d’un déménageur breton. Deuxième mort violente. Là, ça se précise : c’est un animal. Le voile n’a été enfin levé que quand un vieux chasseur a désigné la tête d’un très gros sanglier en annonçant qu’il avait tué ce « razorback » et qu’il n’en était pas peu fier. On a entendu un « Aaaah ! » soulagé de tout le public francophone. Le film a failli être distribué sous le titre : « Le Phacochère de la mort », mais il a finalement gardé son petit nom de Razorback.

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