Titanic, de James Cameron : si j’avais su…

 

Le Titanic de James CameronVéritable insubmersible hollywoodien devenu un incontournable de la culture populaire, Titanic, c’est plus de 200 millions de dollars pour 163 jours de tournage, soit le film le plus cher jamais produit à l’époque (depuis, Cameron a refait péter le score avec Avatar). C’est plus de 500 effets spéciaux, que même la “fumée” qui sort de la bouche des passagers tellement il fait froid, elle est numérique. Ce sont 10 000 tonnes de dynamite pour creuser un trou de 35 000 m2 : le plus grand bassin artificiel au monde destiné à recevoir les 60 millions de litres d’eau de mer nécessaires à James pour pouvoir faire mumuse avec son gros bateau de 236 mètres, soit près de 90 % de la taille réelle du paquebot. Syndrome Lego : « construire pour détruire »… Le comble du plaisir pour le grand enfant qu’est Cameron, poulain de Roger Corman dans les années 1980. Mais Titanic, ce sont aussi des millions de cris hystériques et de larmes de jeunes filles en fleur (et de garçons boutonneux qui ne s’en sont pas vantés) bouleversées par le destin tragique de Jack et Rose. C’est cette paume de main glissant langoureusement le long d’une vitre embuée, l’œil humide du freluquet DiCaprio au sortir de l’adolescence. Ce sont des dizaines de milliers de cœurs chavirés, de déclarations d’amour mises en bouteille et jetées à la mer, avec inscrit sur une étiquette, entre deux cœurs dessinés, “For Leo” ou “For Kate”. Titanic, c’est aussi la lente et longue agonie d’un navire comme si vous y étiez, le mythe qui devient réalité. C’est ce sinistre concours de saut en chute libre avec obstacles, les corps ricochant telle une boule de flipper dans les bumpers entre bite d’amarrage et pale d’hélices. C’est la vision éclairée d’un Canadien sur la lutte des classes… De quoi repousser encore un peu la lecture du Manifeste de Marx et Engels. C’est enfin “My Heart Will Go On” en boucle, encore et encore. Et surtout c’est cette planche bien assez large pour deux…
 

Florilège titanesque

Air cinema, la web-série cinéphile et moustachue…
Bref, autant de bonnes (et de mauvaises raisons) qui ont sans doute motivé les lurons d’Air Cinema (la web-série que vous retrouvez ici chaque semaine, cet été sur Grand Écart) à jouer une scène en playback et avec des moustaches sur la bande audio (française) de ce film-monument submersible. A vous de juger du résultat. On attend vos commentaires. Cliquez sur notre page Air Cinema pour voir la scène en plein écran.
Pub Costa Croisières De l’impact du Titanic sur les sociétés de croisières…
Conséquence singulière du film Titanic. Depuis sa sortie, les navires de croisière interdisent aux passagers de se hisser à la proue. Plusieurs tentatives de voyageurs d’imiter les héros du film ont conduit à cette décision. Et faut-il y voir un signe : le vendredi 13 janvier 2012, quelques mois avant le centenaire du naufrage du Titanic et la sortie de la version 3D du long-métrage, le Costa Concordia sombre à proximité de l’île du Giglio au large du littoral sud de la Toscane.
Et si Leonardo avait refait surface…
« Je suis le roi du monde » est l’une des scènes les plus parodiées et citées de l’histoire du septième art, mais on ne compte qu’une seule fausse suite sobrement intitulée The Surface… Quelque chose d’Hibernatus sous ecsta, sans de Funès mais avec Céline Dion remixée. Visionnage recommandé. Cliquez ici, si vous voulez voir cette mascarade en plein écran.
Titanic est aussi un film allemand d’Herbert Selpin…
et Werner Klingler (1943). Commandé par Goebbels, il met en scène le naufrage du paquebot pour condamner la cupidité des propriétaires britanniques du navire à travers le personnage de Joseph Bruce Ismay qui n’hésite pas à lancer son navire à toute vitesse sur l’Atlantique au mépris de la sécurité. Le lieutenant Petersen, officier allemand, s’oppose à ses méthodes et sauve le propriétaire du navire pour lui faire payer ses crimes devant la justice. Subtil, non ? Cliquez ici, si vous voulez voir de la propagande en plein écran.

 
Et rappelons-nous que le cinéma est magie. La preuve…

Winslet et DiCaprio sont dans une piscine