Fondus au noir

 

Sidonis Calysta nous propose de redécouvrir trois grands films oubliés et un formidable téléfilm sur le tragique détournement du vol Air France 139 par le Front populaire de libération de la Palestine. Ne merdons pas une pinute ! Alors voilà…
 

New York Confidential (1955) réalisé par Russell Rouse avec Broderick Crawford, Anne Bancroft, Richard Conte…

New York Confidential, de Russel RouseNick Magellan travaille pour Charlie Lupo, homme d’affaires corrompu et patron du syndicat du crime de Manhattan et étend son emprise sur les sénateurs new-yorkais, eux-mêmes affiliés au syndicat. Charlie est le père d’une jeune fille récalcitrante, Kathy, amoureuse de Nick. Celui-ci protège Kathy lorsqu’elle quitte le domicile familial. Alors qu’il a toujours été épargné, Charlie Lupo se retrouve au centre d’une affaire de fraude, après l’interview d’un sénateur trop bavard.
Comme le titre l’indique en partie, New York Confidential décrypte le fonctionnement complexe d’un syndicat du crime au cœur de la mégalopole new-yorkaise. La présentation du Milieu (carrément organique avec son approche tentaculaire) évite de s’éparpiller en détails superfétatoires mais au contraire joue des codes avec une telle clarté et une telle simplicité qu’elle accorde à cette œuvre une totale crédibilité auprès des spécialistes de la Pieuvre. New York Confidential déroule son intrigue sans propulser de manière ostentatoire les nombreuses références à l’univers mafieux. Discrétion assurée. Les scénaristes savent de quoi ils parlent et leurs maîtrises des connaissances assurent une solide assise à la mise en scène. Une rigueur dont Francis Ford Coppola va s’inspirer pour bâtir sa célèbre trilogie allant même jusqu’à embaucher l’acteur principal pour en faire son Don Emilio Barzini (Le Parrain, 1er volet).
New York Confidential n’assure pas la promotion du rêve américain ! La noblesse de cœur n’est pas la qualité première de ces bandits superficiels sapés comme des papes. Au fond, ils puent la mort. Et tout est noir et sans espoir.

 

A 23 pas du mystère (1956) réalisé par Henry Hathaway avec Van Johnson, Vera Miles, Cecil Parker….

A 23 pas du mystère, d'Henry HathawayDevenu aveugle, l’auteur américain Phillip Hannon peaufine à Londres sa dernière œuvre. Alors qu’il se trouve dans un pub, il surprend la conversation d’un couple qui semble fomenter l’enlèvement prochain d’un enfant. La police ne voyant dans cette histoire que l’imagination fertile d’un écrivain aveugle, Phil décide de mener l’enquête avec l’aide de sa secrétaire Jean et de son domestique, avec le peu d’informations dont il dispose.
« Une merveille. » Merveilleux magazine.
« Incroyable et beau. » Incroyable et beau magazine.
« Un film magistral. Une tension à couper au couteau. » Sidonis Calysta/Seven 7
« Il fera beau sur la majeure partie du pays. Quelques pluies éparses sur les côtes bretonnes. » Laurent Romejko.
« Un polar. Du mystère. Des énigmes. Henry Hathaway en mode Hitchcock. C’est génial. » Cédric Janet, Grand Écart.

 

Raid sur Entebbe (1977) réalisé par Irvin Kerchner avec Charles Bronson, Peter Finch, Martin Balsam, John Saxon…

Raid sur Entebbe, d'Irvin KerchnerD’après l’opération commando menée par l’armée israélienne. Un vol Air France, à bord duquel ont pris place une centaine de juifs est détourné vers Entebbe en Ouganda par le Front populaire de libération de la Palestine. Israël envoie alors un commando de 500 hommes à leur secours. Cette action d’éclat sera l’une des opérations militaires les plus réussies de l’histoire.
Sacrifier 2h25 pour un téléfilm qui revient sur le détournement du vol Air France par le Front populaire de libération de la Palestine, moi je dis : méfiance.
Découvrir qu’Irvin Kershner (Les Yeux de Laura Mars, L’Empire contre-attaque), lui-même, réalise avec ses petits doigts boudinés, moi je dis : grosse curiosité.
Réussir à garder le suspense tout du long de l’opération de libération des otages par les forces israéliennes sans jamais installer un manichéisme douteux, moi je dis : bravo.
Penser que les spectateurs sont assez intelligents pour se faire leur propre opinion autour d’éléments historiques sensibles, moi je dis : youpi !
François Guérif et Patrick Brion ne tarissent pas d’éloges pour assurer le service après-vente.

 

Les Sept Voleurs (1960) réalisé par Henry Hathaway avec Edward G.Robinson, Rod Steiger, Joan Collins…

Les Sept Voleurs (1960) réalisé par Henry HathawayProfesseur et scientifique disgracié, Theo Wilkins attend que son vieil ami Paul Mason sorte de prison pour organiser le casse du plus important des casinos de Monte-Carlo. Sa façon de se venger de la société. Avec cinq autres complices, dont une femme, Mason et Wilkins mettent leur plan à exécution le soir où l’établissement accueille un bal fastueux donné par un gouverneur. Si les deux hommes sont certains d’avoir tout prévu, ils doivent faire preuve d’imagination et de sang-froid pour surmonter une série d’épreuves inattendues…
Vous êtes au bout du rouleau. Epuisé. Vos nerfs à vif vous rendent irascible. Vous demandez juste à mater un bon film et que l’on vous foute une paix royale. Par principe et pour arranger ma chronique vous appréciez, et les films noirs, et les films choraux et les cambriolages réalisés de main de maître. Pas de panique ! Don’t move ! J’ai le film qu’il vous faut. Attention les petits amis, c’est l’immense Henry Hathaway qui régale ! Un casting en béton, une mise en scène au cordeau et un suspense savamment distillé (comme on dit dans le milieu). De la belle ouvrage ultrarecommandé même pour les gens heureux.

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