Qui ?
Habitué désormais de la Croisette (il présenta ses trois derniers films, The Yards, La nuit nous appartient et Two Lovers en compétition ; il fut membre du jury présidé par Isabelle Huppert en 2009), l’Américain James Gray revient avec ce cinquième long-métrage et la flatteuse réputation qui le précède.
Quoi ?
D’abord titré Low Life, puis The Nightingale, The Immigrant affiche une ambition nouvelle de la part du cinéaste new-yorkais : il s’agit là de son premier film en costumes, de sa première production en studio, de son premier récit raconté d’un point de vue féminin et de sa première collaboration avec le chef-opérateur Darius Khondji (qui tourne ici en pellicule).
Il est question du destin tourmenté d’Ewa, une jeune immigrée d’origine polonaise (Marion Cotillard, dans son premier rôle d’envergure outre-Atlantique) arrivée sur le sol américain dans les années 1920. Afin de sauver sa sœur malade, retenue en quarantaine à Ellis Island, elle devra se prostituer et subir les tourments des bas-fonds du Lower East Side, sous l’égide d’un tenancier-imprésario redoutable (Joaquin Phoenix, fidèle interprète de Gray).
Après trois polars au classicisme impur et un drame romantique hanté, comment James Gray, cinéaste de la désillusion, appréhende-t-il ce récit partiellement nourri de la trajectoire de ses ancêtres russes, immigrants eux aussi ? Quelle part émotionnelle ? Quelle ampleur ?