Plateau télé : semaine du 16 juin

 

Javier Bardem dans BiutifulAlors, les révisions sont terminées ? Place à l’angoisse, toujours avec Hitchcock, toujours sur Arte (Fenêtre sur cour, dimanche soir, et L’Etau et Le Rideau déchiré, lundi soir). Et à la tristesse, devant Saint-Jacques… La Mecque, qui met en scène le très regretté Artus de Penguern, brutalement décédé le mois dernier. Alors pour se réconforter, on va se concentrer sur l’amour, sous toutes ses formes, à l’antenne cette semaine, la passion destructrice, l’amour filial, l’amour perdu, l’amour de soi…
 

L’Eté meurtrier, de Jean Becker – dimanche, 20h50 – D8
Vicky Cristina Barcelona, de Woody Allen – mercredi, 22h40 – France 4

Entre la vengeance, au cœur de L’Eté meurtrier, et la légère balade barcelonaise de Woody Allen, deux facettes d’une passion. Dans le film de Jean Becker, tiré du roman de Sébastien Japrisot, ça commence pourtant bien. L’aguicheuse Isabelle Adjani et le touchant Alain Souchon forment un couple improbable, digne d’un conte de fées. L’alliance de la carpe et du lapin. En l’occurrence, un lapin qui a un fusil. Du côté de Woody Allen – même si Isabelle Adjani nue, certains ne s’en sont pas remis -, c’est vers le marivaudage plus sensuel et charnel qu’on se tourne. La passion, c’est celle entre Javier Bardem et Penélope Cruz, qui ne peuvent vivre ni ensemble, ni séparément. Destructeur aussi, mais moins violent. Quoique, les engueulades du couple sont savoureuses. C’est aussi celle de Scarlett Johansson pour ce couple, qu’elle soude malgré tout. Une carte postale barcelonaise pour la période européenne de Woody Allen, ensoleillée et bienvenue en prélude à un été qui n’arrive décidément pas.
 

Holy Lola, de Bertrand Tavernier – lundi, 20h50 – HD1

On a beaucoup parlé d’adoption ces derniers mois, il est temps de vivre avec un couple d’adoptants le voyage, l’attente, et la rencontre avec l’enfant tant attendu, inconnu et déjà aimé. Après le soleil de Barcelone, bienvenue sous la pluie du Cambodge. Tavernier décrit avec minutie toutes les étapes, la corruption nécessaire des autorités locales, le parcours du combattant du couple formé par Isabelle Carré et Jacques Gamblin, épatants. Il joue avec les émotions, les rebondissements. La colère et la frustration se mêlent aux joies intenses. Parce qu’il ouvre son film à une communauté de personnages en dehors de son couple-héros, Tavernier brosse un portrait plus large, à la fois de l’adoption, et du Cambodge. D’un lien étrange entre Occidentaux et un pays émergent, à l’histoire lourde. Poignant.
 

Biutiful, de Alejandro Gonzalez Inarritu – mercredi, 00h45 – France 4

Barcelone, encore, Javier Bardem, toujours. Mais finie la bluette. C’est à une descente aux enfers qu’on assiste. Celle d’un homme tourmenté, obsédé par la peur. La peur de la mort, la peur de perdre ceux qu’il aime. Un vagabondage dans le Barcelone qu’on nous montre peu, des flics corrompus et des clandestins. La noirceur d’Inarritu n’a d’égale que la brillance du jeu de Bardem, d’ailleurs récompensé à Cannes. A la frontière du réel, et pourtant ancré dans le concret des mois qui lui restent à vivre.
 

Le Bal des actrices, de Maïwenn – jeudi, 22h25 – NRJ 12

Avant Polisse, Maïwenn s’était déjà mise en scène, caméra au poing. Dans le beaucoup plus léger Bal des actrices, elle se joue des ego et des images. Dans ce documentaire fictionné, toutes les actrices jouent leur propre rôle, à nous de savoir démêler le vrai du faux. De cet autoportrait collectif et moqueur, affleurent des moments de vérité, sur les masques, les ambitions, le désir. Le désir de susciter le désir, justement.

 
Et pour combler les trous de la semaine télé, laissez-vous tenter par un docu radio sur le nouveau cinéma, par les conseils ciné d’un philosophe ou par le dernier Sofia Coppola.