L’apocalypse en BD
À l’occasion du Festival de Gérardmer 2025, l’illustrateur et auteur de BD, Benjamin Blasco-Martinez, et le scénariste Philippe Pelaez, exposent Noir Horizon (publié chez Glénat), une fresque de dark SF aussi visuelle que politique.
Noir Horizon à Gérardmer ?
Vous pourrez voir à Gérardmer un certain nombre de planches originales en noir et blanc des deux premiers tomes de la trilogie Noir Horizon, un space opera où six criminels sont envoyés derrière un gigantesque écran noir sur une planète hostile (Kepler 452-b), pour y chercher une nouvelle source d’énergie qui permettrait de prolonger le règne d’une dictature à l’agonie (Kadingirra).
Ce n’est pas tant que ça de la science-fiction ?
C’est ce qui rend la science-fiction intéressante et tellement essentielle ! Les messages qu’elle véhicule sont universels et intemporels. C’est ce que Philippe Pelaez, le scénariste, a voulu démontrer. Noir Horizon s’inspire du Discours de la servitude volontaire de La Boétie écrit au XVIe siècle, qui est un véritable réquisitoire contre l’absolutisme, interrogeant les rapports de domination, la légitimité de l’autorité sur la population et l’acceptation de cette soumission. Donc oui, le propos est carrément d’actualité malheureusement, et le sera toujours j’en ai bien peur…
Comment met-on en images un monde post-apocalyptique ?
Noir Horizon n’est pas à proprement parler un récit post-apo dans son ensemble. Le post-apo, on le trouve surtout sur la planète Kepler, où l’on montre les vestiges d’une ancienne civilisation, « un monde d’avant », qui a été anéantie par un cataclysme. Pour créer cela, il faut imaginer ce monde avant destruction, là est la difficulté. D’autant plus quand ce monde qu’on est censé imaginer n’a rien à voir avec l’humanité et l’histoire de sa civilisation. (Lire la suite…)