Souvenirs de toiles de Jonathan Lambert

 

Jonathan LambertIl a impressionné l’an dernier dans Réalité de Quentin Dupieux, présenté au 22e Festival du film fantastique de Gérardmer. Il revient sur les lieux du crime, en tant que membre du jury pour l’édition 2016. Nous l’avons rencontré et il en a profité pour nous livrer quelques souvenirs cinéphiles…

Votre premier souvenir de cinéma ?

J’ai un souvenir très marquant de ma mère m’emmenant au cinéma voir Amarcord de Fellini et d’une scène très particulière, où l’actrice principale ouvrait son corset et montrait une poitrine démesurée. C’était fou, insolite, drôle et excitant à la fois.

Le film qui a bercé votre enfance ?

Les Tex Avery. Et quand je tombe dessus, encore aujourd’hui, je reste bloqué devant. C’était l’anti-Disney, avec de la folie, des sous-entendus érotiques, des idées incroyables. C’était Y-a-t-il un pilote dans l’avion avant l’heure…

Le film fantastique qui vous a traumatisé à l’époque ?

Psychose, notamment pour la scène du travestissement de Norman Bates en sa mère et parce qu’Alfred Hitchcock mettait de l’humour pince-sans-rire pendant tout le film.

Quel comédien disparu inviteriez-vous à dîner ?

Michel Serrault et Jean Carmet. C’étaient deux excellents acteurs, très bons même dans les films mauvais, qui pouvaient tout jouer, du film grave aux comédies. Des géants de cinéma, avec une vraie humanité qui se dégageait d’eux, de la force et de la vérité.

Le film le plus érotique ?

Le sexe qui parle de Claude Mulot, qui était incroyable. Je défie quiconque de me dire pourquoi il regarde vraiment ce film : pour se masturber ou rire, tellement c’est drôle. C’est l’histoire d’une femme qui a un vagin qui parle, avec une voix à la Muppet Show.

Les premières larmes devant un film ?

Peter et Elliott le dragon. Je me souviens parfaitement de ce moment. Je l’avais vu avec ma tante et ma sœur, au cinéma Napoléon aujourd’hui disparu, sur l’avenue de la Grande Armée. Dès qu’on est sortis de la salle, j’ai fondu en larmes et on m’a emmené manger une glace Mystère pour me réconforter. Je ne l’ai jamais revu, mais ça m’avait marqué, cette incrustation entre animation et film en prises de vues réelles.

Les derniers fous rires ?

Team America par les créateurs de South Park que je n’avais pas vu au cinéma, mais que je viens de découvrir. J’en ai pleuré de rire.

Votre film culte ?

Le Magnifique avec Belmondo qui rassemble tous les genres : c’est fort, gore et drôle à la fois.

Votre panthéon du cinéma ?

David Lynch, Alfred Hitchcock, François Ozon, les frères Farrelly, Benoît Mariage, Pedro Almodovar…