Gérardmer 2013 : morceaux choisis

 

20e Festival de GérardmerGérardmer. Premier jour.

Nous voilà dans le train direction Gérardmer pour fêter le 20e anniversaire du Festival du film fantastique. A notre droite, deux tatoués. Derrière nous, deux autres tatoués. Cernés. Gérardmer, c’est pas pour les fillettes à couettes. Ca parle Human Centipede, Guillermo Del Toro, qualité d’effets spéciaux et Christophe Lambert, président du jury cette année. A ma gauche, M. fort inquiet de se diriger vers tant d’hémoglobine, de maisons isolées aux portes grinçantes, et de gamins aux étranges petits yeux.

A l’approche de notre petit hôtel La Vallée à Xonrupt, le paysage défile sous une pluie claquante : sous-bois aux contours flous, brume sur lac noir, chalets isolés aux volets clos… Et là, une petite vieille claudicante sous un parapluie cassé… La tension monte et M. frissonne. Il nous avertit que les zombies, c’est pas son truc.

Rendez-vous est donné chambre 9 pour se répartir les films. Qui ira voir quoi ? Assis dans la pénombre, on visionne les bandes-annonces des films en compétition et hors compétition. Un synthétiseur tient sa note la plus aiguë pour couvrir le cri d’une femme qu’on torture. M. bondit. C’est décidé, il couvrira la séance enfant, Hôtel Transylvanie de Genndy Tartakovsky. Et cette nuit, pour sûr il fera pipi au lit.

Bref Gérardmer 2013… c’est parti. Alors voici quelques morceaux choisis :

Mamá, d’Andrés Muschietti

Après le meurtre de leurs parents, Victoria et Lily sont recueillies par leur oncle et sa petite amie, Annabel, qui tente de leur réapprendre à mener une vie normale. Mais Annabel est de plus en plus convaincue que les deux sœurs sont suivies par une présence maléfique…
Prévu pour une sortie le 15 mai 2013, ça fait déjà quelques mois qu’on entend parler de Mamá et que les teasers fleurissent sur la Toile. La légende veut qu’Andrés Muschietti ait envoyé à Guillermo Del Toro son court-métrage du même nom, lui demandant son soutien pour produire la version longue. Bluffé par le court (et il y a de quoi, voir ici), le réalisateur mexicain aurait accepté… De quoi attiser la curiosité du public, Guillermo Del Toro s’étant rarement trompé dans ses choix.

The Complex, d’Hideo Nakata

Asuka vient d’emménager avec sa famille dans un nouvel immeuble. Très rapidement, elle entend des sons étranges dans l’appartement d’à côté, habité par un vieillard. Lorsqu’elle se rend chez lui, elle le trouve mort. Mais les bruits reviennent, et la panique envahit Asuka.
Après nous avoir laissés sur le fade Death Note et la demi-réussite Chatroom, Hideo Nakata renoue ici avec ses premières amours, le film de fantômes. Si The Complex est aussi intelligent et flippant que Dark Water, auquel le pitch fait d’ailleurs penser, il sera assurément l’un des favoris de la compétition de ce 20e Festival de Gérardmer.

Dead Sushi, de Noboru Iguchi

Voilà un fond de placard avant même sa sortie… Dead Sushi de Noboru Iguchi (connu en France pour ses films érotico-gore Machine Girl ou RoboGeisha) s’annonce comme une pépite du genre. Soit l’histoire de Keiko, la fille d’une grande lignée de Maîtres Sushis qui décide de fuir la rigueur de l’entraînement de la découpe de sashimis et file donc se mettre au vert dans une petite auberge. Manque de bol, la voilà poursuivie par des sushis cannibales, makis voraces et rolls carnivores… La bande-annonce laisse présager du pire pour notre plus grand plaisir… Quelque chose de X-Or dans l’imagerie et du restaurant Sakura du coin de la rue pour les sushis. Qui dans cette grosse farce courent, attaquent, dévorent, ricanent, vomissent et forniquent. « I want sushi. I’m hungry. I want human sushi. »

Berberian Sound Studio de Peter Strickland

1976. Gilderoy (Toby Jones), un ingénieur du son naïf et introverti venu d’Angleterre, est chargé d’orchestrer le mixage du premier film de Santini, le maestro de l’horreur, au Berberian Sound Studio, le studio de postproduction le plus miteux d’Italie, spécialisé dans les films d’horreur sordides… Angoissé, névrosé, Gilderoy doit affronter ses propres démons afin de ne pas perdre la raison.
Des femmes en cabines simulant des cris d’horreur, de pauvres quartiers de pastèques violemment tailladés en guise de bruitages… Un univers hostile et asphyxiant, un montage acéré, le nouveau film de Peter Strickland nous plonge au cœur de l’atmosphère pouilleuse du cinéma d’exploitation.

V/H/S, anthologie d’horreur

Six réalisateurs, six courts-métrages : à l’image de The Theatre Bizarre, présenté l’année dernière à Gérardmer, V/H/S est une anthologie d’horreur sur le thème du found footage, façon Le Projet Blair Witch. On en a dit beaucoup de bien de l’autre côté de l’Atlantique, c’est donc avec impatience qu’on attend la projection au 20e Festival du film fantastique.

Hommage à Carlos Enrique Taboada

Pour sa 20e édition, le Festival international du film fantastique de Géradmer déroule le tapis rouge au duc du cinéma d’horreur mexicain, Carlos Enrique Taboada. Si le Mexique affiche une longue tradition du genre, Taboada en est l’un de ses fers de lance, qui a signé parmi les plus belles heures du cinéma d’horreur. Son œuvre est à la fois terrifiante et ensorcelante, baignée de ce climat d’angoisse caractéristique subtil et raffiné. Dans le cadre de l’hommage rendu par le festival, quatre de ses films majeurs seront proposés au public : Hasta el viento tiene miedo, El Libro de piedra, Más negro que la noche et Veneno para las hadas. L’occasion de (re)découvrir l’univers captivant et spectaculaire d’un artiste prolifique et inventif.