Mon vieux et moi de Pierre Gagnon

 

Mon vieux et moi de Pierre GagnonLe narrateur vient de partir à la retraite après une carrière dans l’aide sociale. Il n’a ni femme, ni enfant et rend tous les dimanches visite à sa tante dans une maison de retraite. Il y rencontre l’un de ses voisins de chambre : Léo. 99 ans. Lorsque sa tante décède, le narrateur décide d’adopter Léo. S’ensuivent les démarches administratives pour valider l’adoption, les préparatifs pour le recevoir à la maison et surtout le récit de leur cohabitation.

Pierre Gagnon propose une écriture fragmentée. Par bribes, il raconte les moments les plus significatifs de l’histoire de ce couple étrange. Sans déballage ni misérabilisme, il s’attaque au thème de la vieillesse. Découpant son texte en deux temps : avant et après la chute que fera Léo, cet écrivain canadien consacre sa première partie, presque une farce, au rire et à l’émotion que suscite cette drôle de rencontre, puis sa seconde, plus grave, à la peur, la fuite du temps, l’attente et la déchéance. Mais au cœur de ce roman, Gagnon questionne surtout le rapport aux autres. Loin des clichés du genre : anecdotes intergénérationnelles, vieux revêche, paroles du sage…

Mon Vieux et moi s’impose comme un condensé de vie et une certaine forme d’acceptation lucide et optimiste : « Quand le corps et la tête lâchent, l’affection ne peut plus rien. » La touche québécoise.