Rencontre avec Guy Maddin

 

Merci à Yvan pour sa collaboration et sa traduction

Le collage fou, fou, fou

Guy MaddinTout le monde le sait, Star Wars VII sort le 16 décembre et va littéralement envahir la planète cinéma. « Génial », diront les (nombreux) uns, « Oh non, qu’est-ce que je vais bien pouvoir aller voir au cinéma », souffleront les (quelques) autres. Pas d’inquiétude ! Ce même 16 décembre de l’an 15 sort La Chambre interdite, qui va (évidemment) détrôner Star Wars au box-office.

D’un côté, une grosse machine hollywoodienne attendue depuis dix ans, pleine d’acteurs trop payés et de fonds verts. De l’autre, la plus belle poésie qui soit et un pari totalement fou : reprendre les films « perdus » (parce que disparus dans les affres du temps ou jamais réalisés) d’une multitude de réalisateurs classiques, tourner une séquence pour chacun de ces films, et ensuite coller le tout. Les fragments de chaque film ont été tournés en public et en deux temps lors de l’installation Séances (parfois appelée Spiritismes), au Centre Pompidou en 2012 puis au Centre Phi de Montréal en 2013. Résultat – en deux temps aussi : d’abord ce long-métrage, La Chambre interdite, collage hallucinant et fascinant, puis, tout au long de l’année 2016, un site Web qui permettra de visionner des courts-métrages aléatoires et éphémères.

Au centre de ce projet pharaonique et fantasque, Guy Maddin, cinéaste canadien de l’étrange, riche d’une œuvre unique (Ulysse, souviens-toi !, The Saddest Music in the World, Des trous dans la tête…), dont l’imagination et le désir de se renouveler semblent sans limite. Impatients de le rencontrer, on l’était. On s’imaginait quelqu’un de très sérieux quand il s’agit de parler d’art et de cinéma, d’un peu sombre – à l’image de ses films – et de distant, et on a eu tout l’inverse : Guy Maddin est pétri d’humilité et d’autodérision, drôle, volubile, passionnant… et un peu fou. Rencontre dans une galaxie très lointaine.

 
Saviez-vous déjà au moment du tournage au Centre Pompidou que le projet deviendrait un long-métrage ?

Non. Je l’ai compris avant de tourner au Centre Phi. En fait, le seul moyen d’obtenir des financements pour ce projet Internet était d’en faire aussi un long-métrage. On a donc continué de travailler sur Séances, le projet Web, tout en amassant du matériau supplémentaire pour en faire La Chambre interdite.

Vous croyez vraiment au spiritisme ou c’est juste de la performance ?

La Chambre interdite, de Guy MaddinSi je me trouvais en pleine nuit dans une maison hantée avec des bruits inquiétants, une tempête à l’extérieur, que je sentais la main de quelqu’un sur mon épaule, je serais mort de peur, mais je n’imaginerais pas une seconde qu’il s’agirait d’un fantôme ! En revanche à partir du moment où j’ai une caméra entre les mains, d’une certaine manière, je crois aux fantômes… Les fantômes sont un procédé littéraire et filmique idéal pour parler des souvenirs, de la mémoire, la culpabilité, l’envie, l’amour qu’on a pour ses proches décédés, des lieux importants pour soi… Quand on tient une caméra, c’est bien de croire à ça. Dire que l’on croit aux fantômes, c’est la même chose que dire que l’on croit au cinéma. Quand on va dans une salle, les lumières s’éteignent et on a envie d’être enchanté par le film. On est dans le noir, on a envie de prendre plaisir ; parfois c’est le cas, les lumières se rallument et alors, on décide de croire ou non aux fantômes qu’on vient de voir.

Tourner en public, c’est comment ?

C’est fabuleux. J’avais déjà fait quelques shows en live avec mes films : Des trous dans la tête par exemple, où il y avait un orchestre et des effets spéciaux live, et il y avait un narrateur sur Winnipeg mon amour. Je me sentais comme un showman, ça me donnait l’impression de pouvoir contrôler le niveau d’implication du public, de pouvoir garantir que tout le monde s’amuse et que personne ne s’ennuie et ne sorte. Avec La Chambre interdite, ça a commencé comme ça : j’essayais de créer une ambiance de show sur le plateau pendant le tournage, pour que tout le monde se sente bien et pas sur quelque chose de pro et sérieux. Et à un moment donné ça marche : le public oublie la présence des caméras, les acteurs et le réalisateur oublient la présence du public, c’était génial. Seuls quelques petits incidents nous rappelaient qu’on était en présence du public : des quintes de toux, le regard d’un type me fixant sans arrêt pendant trois jours, même de la nourriture tombant d’un étage sur Charlotte Rampling ! Charlotte a d’ailleurs participé pendant quatre jours, elle a fait quatre films perdus mais n’apparaît que brièvement dans La Chambre interdite. On en garde pas mal pour le Web !

Comment s’est passé le casting des acteurs à Pompidou ?

Guy Maddin lors des séances de SpiritismesJ’avais un agent qui connaissait bien mon univers et le milieu des acteurs parisiens. Il a su qui pouvait convenir à mon style de films et au côté assez fou du projet. Il a organisé plusieurs rencontres, et j’ai tenté d’expliquer à chacun la nature du projet. Tout le monde a dit oui. Le seul qui n’a pas pu, et que je n’ai pas rencontré, c’est Frederick Wiseman, qui vivait alors à Paris. C’est très drôle d’ailleurs, parce que j’ai maintenant un poste d’enseignant à Harvard à Boston, où il vit également… Je le vois parfois. Peut-être que je vais l’attendre la prochaine fois, j’aurai ma caméra et je le filmerai en train de sortir ses poubelles !

Comment avez-vous présenté le projet aux acteurs ?

Ça prenait à chaque fois beaucoup de temps… Il n’y a pas d’explication en une phrase ! Je n’ai jamais trouvé la meilleure façon de le présenter. J’ai toujours entamé de manière différente, en finissant quand même par retomber sur mes pieds. J’étais plus loquace et plus vif à l’époque, je devais donner l’impression que je savais ce que je faisais ! En tout cas, ils ont accepté, mais ça date d’il y a tellement longtemps maintenant, je suis sûr qu’ils ont oublié entre-temps ! Ils ne s’en souviendront plus en le revoyant, surtout que l’image elle-même a été altérée.

Chaque séquence est construite à partir d’un film perdu : d’où vient ce pari totalement fou ?

The Forbidden Room aka La Chambre interditeÇa a commencé il y a plusieurs années. Je lisais beaucoup d’ouvrages au sujet de mes réalisateurs préférés, et à la fin des livres on trouve souvent une section sur les films qu’ils n’ont jamais terminés ou qui ont été perdus. Parallèlement, au début des années 1990, pour une raison qui m’échappe encore aujourd’hui, je refaisais ces films perdus. Et puis en 2010, je me suis rendu compte que le Web était le support parfait pour parler des films perdus : on peut facilement y diffuser des courts-métrages, faire interagir des fragments, comme si on convoquait des esprits pendant une séance de spiritisme… Les fragments vont se combiner encore et encore pour former de nouveaux films.

C’est le principe du site à venir, dédié au projet…

Oui, il va coller des fragments de manière aléatoire les uns avec les autres et modifier la musique, les couleurs. Le premier film généré par le programme s’appelait Wise Trumpets of the Milky Milk Night ; il durait environ 10 minutes. Je l’ai regardé, puis le programme l’a détruit à jamais ! C’est un programme qui crée un nouveau film à partir de matière perdue et le reperd ensuite. Il y aura une liste exhaustive de tous les titres ainsi créés et perdus. Ça sera comme un Père-Lachaise des films Internet…

Comment avez-vous choisi les films perdus qu’on trouve dans La Chambre interdite ?

Udo Kier dans La Chambre interditeJ’ai choisi ceux qui semblaient faisables avec notre budget (1). Il y avait beaucoup de kammerspiel [films intimistes allemands des années 1920, ndlr]. On a appris à faire avec pas grand-chose et en public, donc on a choisi des histoires avec peu d’acteurs, qui pouvaient être tournées en intérieur. En arrivant à Montréal, on avait trouvé un moyen pour que les intérieurs ressemblent à des extérieurs… Enfin, à peu près… On avait prévu de tourner également dans d’autres villes, mais le projet s’est effondré, ça demandait trop d’argent, c’était trop fou ! Il devait y avoir un tournage au MOMA à New York, un autre à Winnipeg, ma ville natale, ou encore à la Biennale de Sao Paulo. Quoique ce dernier, c’est moi qui l’aie fait capoter ! Au moment où on devait tourner, il y a eu une montée énorme des meurtres dans la ville, du jamais vu. J’y avais déjà été auparavant et j’avais été témoin de deux kidnappings… Bref, je n’avais plus du tout envie d’y aller ! Et les autres tournages à Winnipeg et New York, ce sont mes producteurs qui les ont laissé filer… Ils n’étaient pas très bons… Mais, soit ! J’ai un film et un site, c’est assez… Mais j’écris tout de même un essai sur tous les titres perdus que je n’ai pas pu réaliser. Je vais peut-être prétendre les avoir tournés, c’est plus facile que de les tourner pour de vrai !

Certaines séquences sont tellement folles que c’est dur d’imaginer qu’il s’agit de vrais films, par exemple avec The Strength of a Moustache, de Mikio Naruse…

Oui, c’est pourtant le cas ! Mais on ne sait pas grand-chose sur ce film… Il y a aussi Fist of A Cripple et Dream Woman, qui sont des films que j’avais vraiment envie de voir, il a donc fallu que je les tourne !

Vous pensez que, d’où ils sont, les réalisateurs vous voient et vous sont reconnaissants d’avoir sorti leurs films de l’oubli ?

Mathieu Amalric et Ariane Labed dans La Chambre interditeIl existe un proverbe anglais qui dit que l’imitation est la plus sincère forme de flatterie. J’espère qu’ils voient ça comme un hommage, un geste d’amour. Je devrais peut-être faire un pèlerinage sur leurs tombes maintenant, et y déverser des pixels, pour faire un geste et m’assurer de la bienveillance de leurs esprits ! Quoique se rapprocher trop de leur corps est peut-être une mauvaise idée, si une main jaillit soudain du sol et m’agrippe. Imaginez l’esprit furieux d’un réalisateur japonais ! Non, je vais les laisser en paix, au pire j’attendrai que leurs avocats morts viennent me chercher des noises…

On a souvent l’impression que vos films parlent de vous ; pourtant avec La Chambre interdite, on dirait plutôt que vous parlez des autres…

Souvent on avait une vague idée de la trame, parfois une affiche, voire juste le titre… Parfois je rêvais de mes angoisses la nuit avant d’écrire un scénario, donc j’y ajoutais cette part de moi ; parfois encore, il s’agit d’histoires qui me sont arrivées. Les deux segments avec Mathieu Almaric – l’un basé sur le film d’Alice Guy-Blaché, Dream Woman, et l’autre sur Blue Mountain Mystery de Lotty Liel – sont en fait réalisés à partir d’événements de ma propre vie… C’est comme pour le film de Mikio Naruse, The Strength of a Moustache : j’étais jeune quand mon père est mort, je rêvais tout le temps qu’il revenait pour récupérer des choses… A chaque fois j’oubliais son enterrement, et j’étais content de le voir réapparaître, de le savoir en vie, et je me disais que j’avais une minute à peine pour le persuader de rester. Mais il repartait toujours avec son autre famille, c’était une visite très brève. Ce souvenir se retrouve dans le film. Dans tous ces fragments il y a des obsessions comme la peur du vagin, c’est beaucoup lié au courage masculin, comme la plupart de mes rêves…

Que répondez-vous à ceux qui considèrent que La Chambre interdite est un film en bordel ?

La Chambre interdite, de Guy MaddinJe dirais que c’est très bien vu ! Je suis complètement d’accord. Après avoir vu le film, je voudrais que les gens se sentent comme s’ils avaient été rejetés par les flots sur le rivage, ayant à peine survécu à la noyade dans le tourbillon de la narration. Je voulais qu’il y ait une impression de « trop-plein ». Un film qui se replonge dans des œuvres perdues ne pouvait pas être mignon ni court… Il fallait que les gens aient l’impression d’être passés par beaucoup de choses. Il fallait qu’il soit trop long. J’ai toujours lutté pour réduire la durée de mes films, et souvent j’ai échoué. J’aimerais que mes films soient plus concis, qu’ils aient un rythme plus soutenus, qu’ils soient plus courts. Et celui-ci donnera fatalement l’impression d’être trop long… Mais c’est ainsi ! J’aurais été encore plus déçu si après tout ce travail, le film m’avait paru trop court !

D’après vous, qu’est-ce qu’on doit trouver dans un bon film ?

C’est très compliqué, ça ! J’aime les films très populaires – l’un de mes films préférés de ce siècle est Mission : Impossible 4 – mais j’aime aussi Cuadecuc, Vampir, un documentaire d’avant-garde sur le tournage du Dracula de Jess Franco. Le réalisateur, Pere Portabella, a placé sa caméra à côté de celle de Franco et a fait en douce son propre film ! Puis il a enlevé tous les dialogues, ça donne quelque chose de très étrange. J’aime aussi l’installation de Martin Arnold, Deanimated. Il a pris un film avec Bela Lugosi, The Invisible Ghost, et a enlevé numériquement les acteurs et les dialogues pour qu’il ne reste que la caméra qui avance dans des couloirs sombres et vides avec la musique qui va crescendo, sans aucune interaction à l’écran. Ca ne dure que 48 minutes, mais on a l’impression que ça dure deux heures, j’adore ce film. J’aime aussi les films oscarisés des années 1930. Bon, vous avez remarqué que j’ai des goûts très éclectiques, mais ça ne répond pas du tout à votre question…

Oui, mais c’est intéressant.

Roy Dupuis dans La Chambre interditeJe pense qu’un metteur en scène doit savoir exactement ce qu’il fait et le faire très bien, ou ne rien savoir et faire un film complètement fou, ou même un mélange des deux ! J’aime qu’un film soit excentrique, surprenant par sa sophistication ou son étrangeté, j’aime être enchanté par ce que j’ai en face de moi. Voilà, la version concise, c’est ça : j’ai envie d’être pris ! Et dans ce cas, je veux bien faire des efforts pour rester éveillé et concentré. Je me rends bien compte que ma réponse est un vrai bordel, mais c’est la première fois qu’on me pose cette question…

Donc vous aimez les films qui vont jusqu’au bout ?

Oui… Bien sûr, un film qui n’est que fou, c’est très déprimant au bout d’un moment… Il y a ce film japonais, Hausu, de Nobuhiko Obayashi ; j’étais à Harvard quand il l’a présenté. C’est un film qui va au bout de sa folie, qui invente des règles pour les briser deux secondes après. A la fin, le spectateur est épuisé, et face à une pile de règles brisées encore fumantes… Jean Vigo fait un peu la même chose à sa manière. C’est un peu ce que j’ai envie de faire dans mes films, mais ensuite je réalise à quel point un film est un organisme complexe, que je risque de déséquilibrer totalement en faisant ça. Parfois je m’attache plus à l’ambiance, à la musique, la logique ou même au jeu des acteurs, et j’oublie d’autres aspects… C’est compliqué ! Mais j’apprends doucement, je suis déterminé – c’est déjà ça. Si jamais je pouvais atteindre l’âge de 120 ans, je pense qu’en l’an 2075 je ferais de supers films ! Du côté de mon père, les gens meurent jeunes : aujourd’hui [ndlr : le 27 novembre 2015], j’ai 117 jours de plus que mon père à sa mort. Du côté de ma mère les gens meurent vieux, mais dans des fusillades ou des choses comme ça, des triangles amoureux… Si jamais je me fais vieux, j’essaierai d’éviter les triangles amoureux, ou si je trompe quelqu’un je vérifierai qu’elle ne possède pas un gros arsenal.

En France, La Chambre interdite sort le même jour que Star Wars VII : c’est un hasard ?

Clara Furey dans La Chambre interditeNon, c’est fait exprès, on va faire quoi ? Se coucher ? Moi je dis « Vas-y Star Wars, montre ce que tu as dans le ventre ! » Plus sérieusement, aux Etats-Unis il y a ces saisons formatées pour la sorties des blockbusters, en été et à Noël. Ce sont des périodes vraiment surchargées. Les autres films, les petits films d’art et essai comme le mien, sortent toujours en dehors de cette période-là. C’est donc un grand moment de ma carrière ! J’adore ! Imaginez juste une seconde que tout le monde se trompe et qu’on s’aperçoive que La Chambre interdite a battu Star Wars au box-office ? C’est le début d’une nouvelle Révolution française…

Apichatpong Weerasethakul a déclaré qu’il adorerait réaliser un jour un gros film avec plein d’explosions, comme il les aime parfois en tant que spectateur. Et vous ?

Je ne sais pas… Je n’ai toujours pas rencontré Apichatpong, mais de temps à autre il envoie un tweet à mon sujet, c’est très gentil et j’aime beaucoup ses films. On se rencontrera un de ces jours ; d’ailleurs on a déjà été dans le même bâtiment une fois, c’était un magasin de DVD à Chicago, et il m’a fait passer un mot par un vendeur. J’ai répondu mais on n’a pas eu l’occasion de se voir. Et quand j’ai présenté La Chambre interdite au TIFF, il a tweeté qu’il avait hâte de le voir. Peut-être que si je fais un gros film à explosion un jour, il pourra venir sur le tournage et on fera exploser les bombes ensemble !

Quel type de spectateur êtes-vous ?

La Chambre interdite, de Guy MaddinJe ne vais pas souvent seul au cinéma. Un peu plus, récemment, parce que j’enseigne à Harvard et qu’ils ont une très bonne cinémathèque, donc je m’habitue à y aller seul, mais avant j’avais toujours besoin d’être accompagné. Ce qui fait que je vais parfois au cinéma tous les jours, puis des mois entiers passent sans que j’y aille. J’ai donc des lacunes bizarres dans ma cinéphilie. Par exemple je n’ai pas vu les cinq derniers épisodes de Star Wars, il faut que je rattrape tout ça ! J’aime bien aller dans de bonnes salles, des vraies salles art et essai. A Winnipeg, il n’y en a pas. C’est pour ça que j’adore Paris : quand on tournait ici, j’allais tous les soirs au cinéma. Mon éducation cinématographique s’est fait beaucoup par la VHS, c’est donc super de voir ensuite ces films au cinéma. Enfant, j’y allais le matin et j’y passais la journée entière. Je me souviens d’une fois où je suis allé au cinéma en maillot de bain ! J’avais froid avec l’air climatisé, mais en sortant le soir il faisait chaud, alors je me suis réchauffé sur le chemin du retour. C’était une période étrange et enchantée, parfois je voyais six fois le même film…

Quel est votre plus vieux souvenir de cinéma ?

C’était dans un drive-in où mon frère m’avait emmené avec sa copine. Ils étaient à l’avant et moi à l’arrière, et il n’a fait que l’embrasser pendant tout le film. On regardait Les Mille et Une Nuits, avec Maria Montez. C’était sublime, mais on était en hiver et toute cette embrassade provoquait de la buée sur le pare-brise qui gelait… A la fin, je voyais Maria Montez à travers un halo de gel brumeux !

 
La Chambre interdite (The Forbidden Room) de Guy Maddin et Evan Johnson, avec Amira Casar, Maria de Medeiros, Udo Kier, Mathieu Amalric, Charlotte Rampling, Jean-François Stévenin, Jacques Nolot, Géraldine Chaplin, Adèle Haenel, Louis Negin… Canada, 2015. Sortie le 16 décembre 2015.


(1) Liste des films tournés à Paris et Montréal :
A Paris :

  • Dream Woman (Alice Guy-Blaché, 1914, Etats-Unis)
  • Thérèse Raquin (Jacques Feyder, 1928, Allemagne)
  • Gardener Boy Sought (George Schnéevoigt, 1913, Danemark)
  • Poto-Poto (Erich von Stroheim, non-réalisé)
  • Rausch [Intoxication] (Ernst Lubitsch, 1919, Allemagne)
  • The Strength of a Moustache (Mikio Naruse, 1931, Japon)
  • Lines of the Hand (Jean Vigo, non-réalisé)
  • Over Barbed Wire (Aleksandr Dovzhenko, URSS, non-réalisé)
  • Fist of a Cripple (Tetos Dimitriadis, 1930, Grèce)
  • Blue Mountains Mystery (Lottie Lyell, 1921, Australie)
  • Idle Wives (Lois Weber, 1916, Etats-Unis)
  • Resurrection of Love (Kenji Mizoguchi, 1923, Japon)
  • Tararira (lost Benjamin Fondane, 1936, Argentine)
  • Bits of Life (Lon Chaney, Sr. & Anna May Wong, 1921, Etats-Unis)
  • Ladies of the Mob (William Wellman, 1928, Etats-Unis)
  • Hello Pop! (Jack Cummings, 1933, USA)
  • Sperduto nel buio [Lost in the Dark] (lost Nino Martoglio, 1914, Italie)
  • The Blind Man (Alfred Hitchcock, non-réalisé)
  • How to Take a Bath (Dwain Esper sexploitation film, 1937, Etats-Unis)

A Montréal :

  • Saint, Devil and Woman (Frederick Sullivan, 1916)
  • Tokyo’s Ginza District (Tsunekichi Shibata, 1898, Japon)
  • Gabriele, the Lamplighter of the Harbour (Elvira Notari, 1919, Italie)
  • Der Janus-kopf (F.W. Murnau, 1920, Allemagne)
  • Women Skeletons (Guan Heifeng, 1922, Chine)
  • Scout Day (Albert Tessier, 1929, Canada)
  • The Scorching Flame (1918, Armand Robin, Canada)
  • The Red Wolves (Joseph Roth)
  • Trumpet Island (1920, Tom Terriss, Etats-Unis)
  • Drakula Halala (1921, Károly Lajthay, Hongrie)
  • Dalagang Bukid (1919, José Nepomuceno, Philippines)