Rencontre avec Arthur Dupont

 

Arthur Dupont dans Mobile HomeA seulement 27 ans, l’acteur Arthur Dupont commence à avoir une impressionnante filmographie et enchaîne les projets avec les plus grands. Déjà nommé aux César pour Bus Palladium, il va truster nos écrans à la rentrée 2012, avec pas moins de quatre films : Mobile Home de François Pirot, Les Saveurs du palais de Christian Vincent, Mauvaise fille de Patrick Mille et Au bout du conte d’Agnès Jaoui. Et ce n’est que le début…

Vous allez être à l’affiche de quatre films dans les mois à venir. Avez-vous le sentiment que c’est le début d’une consécration ?

Je ne sais pas vraiment. J’ai commencé très tôt, notamment au cours Simon et ce sont les rencontres qui ont fait que j’ai pu avoir un agent, que j’ai pu continuer. Ce qui est une chance, car tant de comédiens n’ont pas d’agents et n’ont donc pas accès aux castings. Il faut laisser venir les choses, il faut être le plus calme possible par rapport à tout ça. Mais faire des interviews, de la promotion, me fait dire qu’effectivement les choses avancent, que je suis vu un peu plus, que davantage de personnes veulent travailler avec moi. Et c’est vrai que j’ai tourné pas mal de films depuis 2011. Tant mieux !

Vous êtes ami avec Guillaume Gouix, votre partenaire dans Mobile Home. Etait-ce un avantage pour vous ?

Nous avions déjà tourné ensemble dans Réfractaire, un film luxembourgeois de Nicolas Steil. Pour Mobile Home, il y avait une beaucoup d’avantages à être amis : on peut s’adresser à l’autre avec naturel, il y a déjà du travail qui a été fait. Il suffit simplement de bien jouer nos personnages, car le travail d’acteur est déjà là. Cela dit, nous avons beaucoup répété afin de recréer une amitié, qui est celle de Simon et de Julien dans le film et non la nôtre.

François Pirot nous confiait que Guillaume Gouix était dans la vie à l’inverse de son personnage de Julien, mais que vous, au contraire, ressembliez à Simon…

En tout cas, ses vêtements étaient proches de ceux que je porte ! Je n’ai pas eu autant cette envie de partir que Simon, mais je crois que j’ai comme lui une propension à être dans la vie. Mais pour mon bien, il ne faudrait pas que je le sois de trop… J’aimerais être plus terre à terre, plus réaliste, sans perdre ma folie pour autant. Il faut que je la canalise, que je dompte ma nature. Il faudrait par exemple essayer de retrouver la liberté de regard d’un enfant, mais tout en étant ancré dans le réel, afin de ne pas être déçu et ne pas décevoir les autres.

Que ce soit dans Mobile Home ou dans Les Saveurs du palais, vous restez toujours naturel, avec des personnages pourtant très différents. Comment réussissez-vous cet exploit ?

Les Saveurs du palais de Christian VincentIl suffit d’être dans un monde que l’on a élu comme le sien. On garde son monde et on voit comment l’intégrer à celui du personnage du film. Mais tout en ayant le recul nécessaire pour que cela ne devienne pas une démarche autistique. C’est finalement très naturel et instinctif, dans le fond.

Et que ce soit dans Bus Palladium ou Mobile Home, vous chantez et jouez de la musique. Est-ce que c’est quelque chose vers quoi vous pourriez tendre ?

Mon métier m’offre la possibilité de vivre au jour le jour, sans être oisif, avec la musique qui structure mon temps libre. Je commence à mettre des choses à moi sur partition. Je compose des morceaux qui me plaisent et cela prend une place de plus en plus importante dans ma vie en ce moment. Et j’espère qu’un jour ce sera plus que du plaisir. Par ailleurs, j’aimerais aussi réaliser un court-métrage que je suis en train d’écrire.

Comment devient-on pâtissier comme votre personnage de Nicolas dans Les Saveurs du palais ?

Nous avons pris des cours de cuisine avec Danièle Mazet-Delpeuch, la vraie cuisinière de l’Elysée, dont la vie a inspiré le film. Moi j’ai effectivement surtout pris des cours de pâtisserie puisque Nicolas, mon personnage, est… pâtissier. J’ai même fait des chouquettes chez mes parents ! La rencontre avec Catherine Frot fut incroyable. Je l’aimais déjà avant en tant qu’actrice mais j’ai découvert une dame calme qui fait son travail très sérieusement, de façon très investie. On apprend beaucoup à ses côtés.

Et pour Mauvaise fille avec Izia Higelin et Carole Bouquet ?

J’y joue Pablo, un rôle très différent de ce que je suis dans la vie, et j’adore ça ! C’est un comédien très sûr de lui alors que moi, je suis un acteur peu à l’aise. Lui est chic de manière naturelle. Alors que moi, mettre des vêtements classe, même si j’aime ça, ce n’est pas mon approche première. J’aimerais bien d’ailleurs jouer un mec qui a du pouvoir. Mais je ne suis pas pressé, je n’ai pas de plan de carrière.

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Que gardez-vous de votre expérience avec Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri ?

Pour Au bout du conte, tout était très précis, il n’y avait aucune improvisation. J’y joue un compositeur de musique contemporaine bègue. C’était très amusant à faire et ça m’est même parfois resté ! Jean-Pierre Bacri m’a aidé à ce que ce soit le plus naturel possible, car il est bègue lui-même. Mais je dois dire que parfois, ça fait un peu peur de se retrouver sur un plateau avec toutes ces pointures qui ont su créer leur univers. Il faut s’inspirer d’eux et faire son truc.

D’ailleurs, quels sont vos modèles en matière de cinéma ?

Je n’ai pas de modèles, mais je suis fasciné par le jeu, quand les gens arrivent à être charismatiques à l’écran. Ca me fascine. Ce n’est pas facile de se glisser dans d’autres peaux. Moi, je suis fan de ceux qui sont caméléons. J’ai donc plus un modèle de jeu que d’acteur.

 
Arthur Dupont est à l’affiche de Mobile Home de François Pirot, en salle le 29 août 2012.