08/11-13/11 : le Festival européen du film court de Brest

 

Ce que nous avons vu…

Notamment la compétition européenne… Et la crise grecque s’est invitée dans la compétition brestoise avec l’excellent court-métrage du jeune réalisateur athénien Yorgos Zois. 11 minutes et 11 secondes pour dénoncer les dégâts du capitalisme et ce, sans paroles. Grâce à un principe narratif original, Cassus Belli nous plonge dans la Grèce moderne en pleine dérive consumériste.
Et la 26e édition fut très éclectique. A travers une proposition riche et foisonnante tant dans les thèmes abordés que dans les formes narratives développées, Brest fait le tour de cette scène jeune et bouillonnante du Vieux Continent. L’humour noir était aussi au rendez-vous avec Le Vivier de Sylvia Guillet, conte fantastique et dérangeant sur le thème de l’amour dévorant. Drôle et totalement maîtrisé, Chat et souris de la Néerlandaise Nova Van Dijk traite avec légèreté du thème éprouvé de tel est pris qui croyait prendre. Toujours dans ce registre décalé et humoristique, J’aurais pu être une pute de Baya Kasmi traite avec talent de l’abus des petites filles. Ce court-métrage, formidable, met en scène un duo d’acteurs épatants : Bruno Podalydès, sobre, tendre à l’ironie toujours contenue et la jeune Vimala Pons, étonnant sosie de Carmen Saura, naturelle et charismatique dont on suit les aventures avec plaisir. Dans des formes narratives et formelles plus classiques, Sailcloth de l’Anglais Elfar Adalsteins aborde la fin de vie de façon poétique et tragique. Seul, un retraité décide de quitter sa maison de retraite pour recouvrer sa liberté. John Hurt, silencieux, nous embarque avec lui par sa seule présence magnétique. La difficulté d’être et de vieillir est encore traitée par l’Italien Marco Gianfreda dans Pizzangrillo. La forme très classique de la narration porte ici le thème de la transmission entre un grand-père dépressif et un petit-fils plein de vie. Face à l’incompréhension des événements que les grands leur donnent à voir, les plus jeunes choisissent le rire et le jeu pour tenter de maîtriser le chaos de la vie des adultes. La solitude et la maladie étaient très présents dans ce cru 2011 avec notamment Sing me to Sleep, histoire triste et mélancolique du Suédois Magnus Arnesen dans les décors somptueux des fjords suédois. Un fils, voulant rassurer sa mère mourante, s’invente une fiancée qu’elle n’espérait plus. Le mensonge encore et les non-dits comme thèmes narratifs du cruel Obisk du réalisateur et écrivain Miha Mazzini sur fond de jalousie filiale.
Si certains films laissent indifférents ou questionnent sur le propos alors que le générique de fin défile, le choix ici est de valoriser cette création en mouvement et de donner à chacun une visibilité dans des conditions d’accueil remarquables. De la salle de projection aux échanges entre professionnels dans un cadre convivial et chaleureux, Brest offre à ces jeunes talents un espace de travail et d’échanges nécessaires. Pour l’essentiel, le Festival du film européen du film court de Brest nous convie à un voyage européen en images d’une haute qualité entre rires et larmes, réflexion et plaisir.

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