Souvenir de Cannes #1 : Joe, William et Maniac

 

Elijah Wood dans Maniac de Franck KhalfounAu début des années 1980, je me souviens de William Lustig débarquant sur la Croisette avec Vigilante. Peu de temps auparavant, il avait fait sensation avec Maniac, film gore sur un tueur trouvant distrayant de scalper des dames pour exposer leur chevelure sur des mannequins. Bill Lustig était un chic type. Il l’est toujours aujourd’hui. Mais il préfère produire des Blu-Ray de films plutôt que de réaliser les siens. Lustig est un vrai fan de cinéma d’horreur, pas de ceux qui se servent du genre comme tremplin en espérant passer ensuite à un cinéma plus « noble ». Il partage sa passion pour ce qu’il aime et gagne des sous en le faisant – ce que je trouve malin. Il a dû fameusement s’entendre avec Alexandre Aja, producteur de la nouvelle version de Maniac présentée en séance spéciale cette année. Comme lui, Aja est un fou de longs-métrages sanglants parfaitement décomplexé. Il y a trente ans, le premier Maniac se voyait presque sous le manteau, au Marché du film. Aujourd’hui, le second passe à minuit mais en sélection officielle. L’imposant Joe Spinell a été remplacé à l’ex-Hobbit Elijah Wood. C’est peut-être une bonne idée. Quand la lumière s’éteindra je sais que, pendant quelques secondes, j’aurai de nouveau moins de 20 ans et je penserai à Joe, l’un des plus chics types de l’univers, parti trop tôt. Il rêvait d’un Maniac 2. Si je croyais au Ciel et à l’Enfer, je l’imaginerais regarder la Croisette avec un petit sourire en se disant que, par procuration, il a concrétisé son vœu.

La bande-annonce de Maniac de William Lustig :