Revue de presse du mardi 17 mai

 

JournauxLibération a demandé à des astrologues de prédire la Palme (la nôtre pour l’instant, c’est Terrence Malick, on vous le dit tout de suite. Et on a une réputation dans le domaine de la prédiction de Palme). Les cinéphiles du site horoscope.fr ont par exemple étudié l’alignement des planètes pour connaître le palmarès final, explique Libé. Et notamment le profil de De Niro, président du jury : « Saturne en sextile avec son Jupiter natal ne l’inclinera pas à choisir une oeuvre trop légère. » Tu m’étonnes. Quand on a Saturne en sextile avec son Jupiter natal, on n’est pas tellement d’humeur à la déconne. « Un choix pourrait paraître séduisant aux yeux de Robert de Niro et du jury : la comédie tout en nuances de Joseph Cedar sur la rivalité entre un père et son fils… », concluent les experts. Chez les bookmakers anglais (qui rappelons-le avaient raison sur la couleur de la robe de la reine), Nuri Bilge Ceylan et Terrence Malick sont en tête.

Et justement alors, ce Tree of Life tellement attendu, ça donne quoi ? Eh ben ça divise. Entre journalistes, qui ont hué et applaudi la projection de presse, et même entre soi, explique Le Monde, qui balance entre émerveillement et exaspération. Comme une chanson de Johnny Cash remixée par Pink Floyd, à la fois très belle et kitsch, résume Serge Kaganski. Du côté de Libération, on penche plutôt pour l’émerveillement, puisqu’au bout de dix minutes de projection, les pupilles dilatées, Didier Péron sait qu’il s’en souviendra toute sa vie. Alors qu’Aurélien Ferenczi ose le crime de lèse-Terrence Malick et n’a pas tout à fait vu le Kubrick’s cube attendu. Et le Bonello ? Un beau bordel, résume Libération, qui n’a pas perdu le sens de la titraille. Le premier choc vraiment esthétique de cette compétition, pour Le Monde et Les Inrocks, qui prévient que celui qui souhaiterait voir dans Apollonide une ode aux bordels, une nostalgie du bon vieux temps, un appel au retour à la prostitution officielle se heurtera à un mur infranchissable : l’intelligence. Le Monde, de son côté, est troublé, subjugué et déconcerté. Déconcertant est peut-être le mot de la journée. Le Téchiné déploie un arc narratif bizarre dans une continuité tout en lumières et légèreté, le Dumont est un film habité, voire hanté (Libération). Le Monde est ressorti sonné de Take Shelter. On a beau dire, c’est pas tous les jours facile.

Sources : Libération, Télérama.fr, LeMonde.fr, Les Inrocks.com, 17/05/2011

Mots-clés :