(Mauvaise) Humeur cannoise

 

Cannes 2011 : vivement le 22 mai

Pendant ce temps, à Paris...Cannes. Un mot. Une destination. Une destinée ? Petite Olympe ensoleillée de notre siècle ou héliotropisme planétaire du mois de mai.
Jamais mis les pieds.
Ni en hiver ni en été.

Le festival en est à sa 64e édition. Sans moi. Jusqu’à quand cela va-t-il – peut-il – durer ? Sûrement pas longtemps.

Il y a des mots qui résonnent comme un décor qu’on plante. Dits comme des drapeaux de bonheur à destination de ceux qui n’en profitent pas. Et tout le monde trouve ça normal. Alors qu’on pourrait se rebeller contre un sadomasochisme collectif répété d’année en année ! Deux semaines pendant lesquelles le monde se divise. Les élus d’un côté. Et les autres qui regardent et font semblant de s’intéresser…

Ne servent qu’à ça d’ailleurs, ces mots agités. Tapis rouge. Robes magnifiques. Sein à l’air. Sophie Marceau. Réalisateur. Croisette. Soleil et cinéma.
Spotlight de la chambre noire.
Rien de très excitant, finalement…

Il faut dire qu’on ne m’a pas invitée parce que je suis indispensable à Paris. Si, si. Il faut bien un journaliste pour garder la maison, sortir le chien, continuer d’écrire sur autre chose que Cannes quand tous sont partis traquer les robes à paillettes. Et si je veux quand même écrire sur Cannes, après tout…

Dans mon festival à moi, il y a un tapis rouge, mon dessous de table. Très utile pour les plateaux-repas-DVD sans personne pour me faire de l’ombre, avoir de plus belles chaussures que moi. Dans mon kit festivalier d’intérieur, pas besoin de faire un régime après « Cannes » ou de dormir cinq jours d’affilée pour s’en remettre. Je regarde le dernier Woody Allen à UGC. Idéal quand il pleut dehors. Et à minuit je me promène dans Paris, m’attendant à croiser Owen le long de la Seine. Ma Croisette à moi.

Le principal c’est de rêver.

Vivement le 22 mai, qu’on en finisse !