Séries, westerns, horreur, poilade, classiques… N’en jetez plus, la coupe est pleine !

 

« C’est la crise ! » disait Yves Montand chez Anne Sinclair ; ou plutôt « ché la crije ». Dès lors, il nous appartient de vous changer les idées, c’est notre devoir. Nous avons donc sélectionné à votre attention des nouveautés, des œuvres inédites, des grands classiques et des séries cultes. Tout ça pour patienter avant l’arrivée du Covid-20.

 

Spécial séries vintage

Magnum P.I saison 8, un dernier tour et puis s’en va…

MagnumDepuis quelques mois, nous passons en revue les saisons de la cultissime série Magnum qui, non seulement a marqué les années 1980 mais bénéficie encore aujourd’hui d’une aura prestigieuse. Magnum, c’est un rassemblement d’icônes et d’images inoubliables ; un grand détective à moustache ultra-charismatique, une rugissante Ferrari rouge 308 GTB, une majestueuse résidence (malheureusement rasée en 2019 tant elle était bouffée par le salpêtre !), un mystérieux écrivain (Robin Masters), un petit majordome rondouillard et acariâtre, un hélicoptère à bandes « orange jaune et marron », Rick et Terry les deux potes inséparables, un défilé de chemises hawaïennes, les îles d’Hawaï et le Vietnam en toile de fond… Peu de séries usant d’un ton et d’un style mêlant le cool au sérieux peuvent se targuer d’avoir aussi durablement frappé les esprits !
Cette huitième et dernière saison boucle la boucle. Enfin ! Une boucle que Tom Selleck aurait aimé fermer la saison précédente tant il en a ras la couscoussière de tout ce barnum et de ce personnage qui lui colle à la peau jusqu’à l’empêcher de voir sa carrière décoller comme elle le devrait.
Ces 13 épisodes ne sont pas les meilleurs, loin de là, ils sont juste les derniers. Et rien que pour cette raison toute bête, on se sent triste de quitter les copains ! Le succès de Magnum repose en partie sur cet entêtant parfum nostalgique et mélancolique qui hante ses héros comme ses anti-héros, la plupart d’anciens soldats. D’ailleurs, le passé, et la peur du passé, s’invite dans pratiquement tous les épisodes. Magnum n’est pas une série engagée mais jamais elle n’évite les sujets brûlants ; les horreurs de la guerre, la corruption, la colonisation et le traitement des insulaires…
Les dernières minutes du dernier épisode nous laissent sans voix. Magnum nous regarde… Le rideau est tombé…
Coffret blu-ray disponible chez Elephant Films.

Tant qu’il y aura des hommes (1979), mini-série en 3 épisodes avec William Devane, Natalie Wood, Kim Basinger…

Tant qu'il y aura des hommesCette série télé est le remake du classique Tant qu’il y aura des hommes (1953) réalisé par Fred Zinnemann et récompensé par huit Oscars, tiré du roman du même nom sorti en 1951. Tant qu’il y aura des hommes aborde l’épineux sujet de la fierté, du courage et du patriotisme en temps de guerre. L’histoire d’un soldat qui refuse de remonter sur le ring défendre l’honneur bafoué de son régiment après avoir blessé, il y a des années de cela, un adversaire. La série dénonce avec virulence la bêtise crasse des hommes bouffés par l’orgueil et le mépris, où l’amour-propre importe plus que la raison. Pour la faire courte, cette mini-série classe et rigoureuse n’a pas à rougir devant son modèle ciné et ne trahit en rien le roman, bien au contraire elle prend le temps de développer les thèmes cher à l’auteur. Aventure, romantisme, drame, rien ne manque. Comme un écho à Magnum, l’intrigue se déroule à Hawaï, la veille de Pearl Harbor.
Coffret DVD disponible chez Elephant Films.

Le Courrier du désert (1960) avec Peter Graves

Dans les années 1850 en Australie, l’émigrant américain Chris Cobb tente d’établir la première ligne de diligences pour transporter des passagers, de l’or et diverses marchandises. Le bush australien sauvage réserve bien des dangers, et il va faire toutes sortes de rencontres…
Avec ses 34 épisodes, Le Courrier du désert aborde l’histoire méconnue de la conquête du continent australien par un cow-boy américain. D’ailleurs, il est parfois difficile de discerner le charme du bush avec le désert américain ! Sans doute la faute au cahier des charges scrupuleux d’offrir un spectacle universel. Toutefois, le spectacle est bien présent et dépaysant. Cette série âgée de 60 ans séduit par sa patine et son côté inédit. Les mordus de westerns, de chevaux et de courses-poursuites devraient apprécier ! Comprenez par là que c’est tout de même réservé aux fans du genre en mode hardcore !
Disponible en coffret DVD chez Elephant Films.

Les Bannis (1968) avec Don Murray et Otis Young

Les Bannis s’inscrit comme une grande série « westernienne » au même titre que Bonanza, Rawhide ou autres The Lone Ranger. On y voit deux chasseurs de primes, à la fin de la guerre de Sécession, contraints de voyager ensemble alors que tout les oppose : l’un, sudiste, est un ancien aristocrate de Virginie; l’autre, nordiste, est un esclave affranchi. Les 26 épisodes retracent l’histoire tragique des Etats-pas-vraiment-Unis durant le XIXe siècle dans ses conflits internes et fratricides, les mêmes qui aujourd’hui pourrissent la société contemporaine américaine. Ces deux frères qui s’ignorent mettent en exergue toute la complexité du contexte.
Une chouette découverte.
Disponible en coffret DVD chez Elephant Films.

Les Bleus et les Gris (1982) réalisé par Andrew McLaglen avec Stacy Keach, Gregory Peck…

Les Bleus et les grisCoup de coeur !
Etats-Unis, 1859. La famille Geyser, au Sud, est apparentée à la famille Hale, qui vit au Nord. Sympathisant de la cause abolitionniste, John Geyser rejoint le journal de son oncle Jacob Hale à Philadelphie pour y travailler comme dessinateur de presse. Lorsque la guerre de Sécession éclate en 1861, les membres des deux familles se retrouvent dans des camps opposés, alors que John couvre les différents événements que l’on suit à travers ses yeux.
Conseil. Appréciez Les Bleus et les Gris comme une immense saga historique et politique au même titre qu’une grande pièce de Shakespeare et vous serez comblé au centuple. Une telle série, aussi passionnante et soignée, ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval ! Il faut dire qu’un projet piloté par l’immense Andrew McLaglen et interprété par une pléiade de stars, c’est la garantie d’une certification « Haute Qualité ».
Nous voilà embarqués dans une Amérique déchirée par la haine, qui refuse de chercher les compromis et qui court à sa perte. Qui court à sa perte, enfin, pas pour tout le monde. Nous savons bien que durant les périodes de crise, il y a toujours une poignée d’hommes et de femmes qui tirent leur épingle du jeu. C’est cela qu’évoque Les Bleus et les Gris ; ceux qui prennent l’Histoire en pleine poire et les autres qui profitent sur le dos de la bête. Loin de tout manichéisme, cette série émet des points de vue sans pour autant asséner des vérités, laissant les spectateurs se faire leur propre opinion.
Disponible en coffret DVD chez Elephant Films.

 

Du fantastique, de l’épouvante, de l’horreur, la vie quoi !
5 films cultes

Extra Sangsues (1987) réalisé par Fred Dekker avec Tom Atkins, Jason Lively, Steve Marshall…

Extra-sangsuesEn 1959, un vaisseau extraterrestre s’écrase sur terre. La créature qui était à l’intérieur prend possession d’un jeune homme. Près de 30 ans plus tard, Chris Romero, étudiant un peu perdu et son ami J.C, découvrent le corps possédé qui revient à la vie…
Extra sangsues, c’est le film de Fred Dekker (grand complice du producteur/scénariste/réalisteur Shane Black), un mordu de cinéma. Cette fantaisie fantastique bourrée de références aux grands cinéastes de genre lorgne vers John Carpenter et Joe Dante et peut-être davantage vers Joe Dante pour son côté entertainement.
C’est drôle, c’est con, c’est crade, c’est bien troussé, c’est irrévérencieux, bref, c’est le film d’un passionné de cinéma et ceci explique peut-être cela.
Disponible en DVD et blu-ray chez Elephant Films.

La Vallée de la mort (1982) réalisé par Dick Richards avec Paul Le Matt, Catherine Hicks…

La Vallée de la mortAprès le divorce de ses parents, Billy, un jeune garçon, part en périple dans la vallée de la Mort avec sa mère et son nouveau petit ami. Pendant le voyage, l’enfant va découvrir dans une caravane un drôle de pendentif. Le cauchemar peut commencer…
La Vallée de la mort est l’un de ces petits films d’épouvante qui reste longtemps en mémoire parce qu’il titille la rétine. L’utilisation des décors naturels et de la lumière extérieure de manière à rendre l’environnement constamment hostile contribue à renforcer ce sentiment d’inquiétude, quasi de peur panique. Le soleil écrasant, les ombres et la poussière semblent abriter un cortège d’entités démoniaques. Comme quoi, il en faut peu pour devenir paranoïaque. Cette chasse à l’homme qui va à l’essentiel est une franche réussite.
Disponible en DVD et blu-ray chez Elephant Films.

La Ferme de la terreur (1981) réalisé par Wes Craven avec Maren Jensen, Sharon Stone, Ernest Borgnine…

La Ferme de la terreurCoup de coeur !
A la suite de la mort suspecte de son mari, Martha Schmidt est témoin de phénomènes inexpliqués et effrayants. Or à proximité de chez elle, une étrange communauté religieuse, les hittites, est installée. Ces derniers vivent en autarcie et refusent toute technologie moderne, y voyant des manifestations du Démon.
Un film de Wes Craven, ce n’est pas n’importe quoi. Un bon cru de Wes Craven, c’est encore moins n’importe quoi ! Si La Ferme de la terreur s’est fait défoncer à sa sortie, le public l’a par la suite plébiscité à la grande époque des vidéoclubs pour l’inscrire comme un modèle du genre. Le cinéaste joue des rapports et des ambiguïtés entre une communauté religieuse et les habitants de la société villageoise. Les deux clans, qui se frottent et se provoquent sans cesse, enfantent le démon. Le Mal naît du chaos. Le film n’est rien de moins qu’une parfaite allégorie de nos sociétés qui ne se supportent plus et qui obstinément refusent de se comprendre.
Interprétation, mise en scène, rythme, c’est un régal.
Disponible en DVD et blu-ray chez Elephant Films.

Le Beau-père (1987) réalisé par Joseph Ruben avec Terry O’Quinn, Jill Schoelen, Shelley Hack…

Le Beau-pèreUn homme tue toute sa famille et se prépare à en rejoindre une autre.
Le film est aussi simple et efficace que son synopsis. On est tendus de la première à la dernière seconde. La mise en scène au cordeau, le rythme et l’interprétation de Terry O’Quinn font de ce thriller une référence du genre. Spécialiste de la série B, Joseph Ruben (Les Nuits avec mon ennemi, Money Train…) sait comment rendre ses films ultra-efficaces. Ça se voit et ça se sent ! Ce qu’il y a de plus génial dans Le Beau-père, c’est que l’on sait qui est qui et qu’en même temps, on ne sait rien du tout ! C’est bonnard. Point barre !

Le Beau-père 2 (1989) réalisé par Jeff Burr avec Terry O’Quinn, Meg Foster…

Attention spoiler !
Jerry Blake s’est échappé de l’asile et arrive dans une nouvelle ville où il devient conseiller matrimonial. Il s’immisce dans la famille de Carol Graylan, récemment divorcée et mère d’un petit garçon. Blake, qui se fait appeler Gene Clifford, et Carol pensent à se marier jusqu’au jour où l’ex de cette dernière tente de la reconquérir et que sa meilleure amie découvre la vérité sur l’identité de son prochain mari…
Ce second opus ne démérite pas. L’effet de surprise est un poil éventé.
Disponible en DVD et blu-ray chez Elephant Films.

 

Comédie, comédie, comédie !

Une baraque à tout casser (1986) réalisé par Richard Benjamin avec Tom Hanks, Alexander Godounov, Shelley Long…

Une baraque à tout casserJeune couple dans la fleur de l’âge, Walter et Anna cherchent à s’installer. Ils décident d’acquérir une vieille maison qui, en apparence, semble en bon état. En apparence seulement, car sitôt après avoir emménagé, tout s’écroule littéralement. Commence alors un long calvaire pour remettre la maison d’aplomb…
Une baraque à tout casser est le remake réussi de Un million clé en main, comédie avec Cary Grant sortie en 1948. Durant 90 minutes (et sans temps mort), nous suivons les déboires de Walter et Anna, heureux propriétaires d’une immense résidence pourrie du sol jusqu’au plafond, qui subissent avec une patience redoutable un défilé de plombiers, d’électriciens et autres artisans du bâtiment tous plus maladroits les uns que les autres. Les catastrophes et les gags s’enchaînent que le générique de fin défile déjà sous nos yeux embués par les larmes de rire. Cette production Amblin chapeautée par Steven Spielberg est réglée comme du papier à musique. Il faut dire qu’avec Richard Benjamin à la mise en scène (acteur et réalisateur rompu à la comédie), le grand Michel Colombier à la musique et les potes de Spielberg à tous les postes techniques, Amblin a mis les petits plats dans les grands. Une baraque à tout casser, c’est franchement chouette !
Disponible en DVD et blu-ray chez Elephant Films.

Les Voisins (1981) réalisé par John G. Avildsen avec John Belushi, Dan Aykroyd, Cathy Moriarty…

Les VoisinsLa vie paisible de la famille Keese est troublée par l’arrivée d’un couple atypique, le gros et bonhomme Vic et la sulfureuse Ramona.
Attention comédie ultra-rarissime ! Autant Une baraque à tout casser fait encore les beaux jours des chaînes de la TNT française autant Les Voisins n’a jamais connu l’honneur des écrans français quels qu’ils soient. L’idée principale du film, qui tient seulement à l’affrontement sur une nuit (comme After Hours sortie la même année) d’un couple bien rangé aux prises avec deux voisins envahissants, ne vaut que par la puissance de ces deux cintrés du bocal que sont Aykroyd et Belushi. Derrière les deux zozos, Kathrin Walker et Cathy Moriarty semblent un poil à la rame. D’ailleurs, en parlant de rames, John G. Avildsen (réalisateur du chef-d’œuvre Rocky – et Rocky 5 – et de la saga Karate Kid, entre autres) qui met tout ce barnum en scène en usera des paires, le pauvre, car s’il faut bien un cinéaste de cette trempe pour diriger, maîtriser et modérer John Belushi et Dan Aykroyd connus pour leur caractère, leurs frasques et leur consommation de produits illicites, nous sommes loin d’imaginer le tournage cauchemardesque qu’a du endurer le bonhomme, menacé constamment par Belushi d’être remplacé au pied levé par John Landis (qui à cette époque bossait sur Le Loup-garou de Londres et n’avait strictement rien à battre de ce film!). Reste une comédie en huis clos d’une bizarrerie absolue et en totale roue libre ! John Belushi, qui trouvera la mort quelques mois plus tard, livre une prestation de folie !
Disponible en DVD et blu-ray chez Elephant Films.

Mad Dog and Glory (1993) réalisé par John McNaughton avec Bill Murray, Robert De Niro, Uma Thurman, David Caruso…

Mad Dog and GloryWayne Dobie, surnommé Mad Dog (« flingueur »), est un photographe de la police de Chicago. Présent lors d’un hold-up, il sauve la vie d’un parrain du crime, Frank Milo. En signe de gratitude, Milo veut montrer son amitié à Wayne, en lui offrant Glory, l’une de ses « employées », avec pour mission de ne pas revenir trop vite ce qui serait signe d’échec de cette offre. Wayne accepte au moins de la loger sous son toit pour qu’elle ne soit pas maltraitée, mais les choses ne vont pas en rester là.
Dans Mad Dog and Glory, les rôles sont inversés. Bill Murray incarne le sombre mafieux et Bob De Niro la figure d’autorité. Ce choix désarçonnant brouille les cartes mais pas l’écoute. John McNaughton, rodé aux thrillers horrifiques (Henry, portrait d’un tueur en série, Sexcrimes…), pond un thriller en forme de comédie ou peut-être bien une comédie en forme de thriller. Il en résulte que chacun joue une drôle de partition. Mad Dog and Glory résonne, comme La Valse des pantins résonnait quelques années plus tôt, sur un ton décalé. Martin Scorsese est à la production, ce qui explique peut-être cela. Voilà un film inclassable !
Disponible en DVD et blu-ray chez Elephant Films.

 

Et puis revoilà Douglas Sirk…

Qui a donc vu ma belle ? (1952) avec Rock Hudson, Charles Coburn, Piper Laurie…

Qui a donc vu ma belle ? concentre à peu près toutes les obsessions de Douglas Sirk ; la petite société bourgeoise américaine dans la tranquille ville de province. Le cinéaste s’applique avec l’entrain qu’on lui connaît à critiquer cette bourgeoisie un peu crasse qui ne pense qu’à faire fortune. La copie est toujours aussi élégante et acide qu’à l’accoutumée.

La Séductrice aux cheveux rouges (1953) avec Ann Sheridan, Sterling Hayden, Philip Reed…

La Séductrice aux cheveux rougesVermilion O’Toole est transportée dans un train pour être emprisonnée avec son ex-partenaire, le bandit Newton Cole. Ils parviennent à s’échapper et se cachent dans la ville de Timberline. Vermilion, dont la beauté fait des ravages, se voit offrir une proposition de mariage par les fils de Will Hall, qui a récemment perdu sa femme. Pour rester à distance des US Marshals, elle accepte l’offre…
Vous savez quoi ? Eh bien La Séductrice aux cheveux rouges est une critique pas piquée des hannetons d’une petite communauté refermée sur elle-même. Étonnant, non ? Pour changer un peu, Sirk utilise le western comme decorum. Chacun en prend pour son grade. C’est un régal.

No Room for the groom (1952) avec Tony Curtis, Piper Laurie…

Un couple de jeunes mariés ne cesse de se faire enquiquiner par une famille envahissante.
No Room for the groom est une « petite » comédie familiale drôle et grinçante. Douglas Sirk avoue dans l’une de ses dernières interviews qu’il n’a aucun souvenir du film ! C’est très frais, mais c’est avant tout un Sirk de plus dans notre collection.