Les Optimistes, de Gunhild Weshagen Magnor

 

Affiche de Les Optimistes, de Gunhild Weshagen MagnorPendant que votre grand-mère est en charentaises dans sa maison de retraite, vous tricote un énième pull à trous pour Noël et se plaint que personne ne vient la voir, en Norvège, il existe un club de volley-ball féminin pour les séniors, particulièrement dynamique, les Optimistes. Amplitude d’âge ? De 66 à 98 ans. Oui, oui, 98 ans, en la personne de Goro. Une adorable mamie, mascotte de l’équipe et qui fait encore plus de sport à son vénérable âge que vous tous réunis. Au réveil, gymnastique. Puis, ménage en grand de sa petite bicoque de 150 mètres carrés. Puis, ski de fond pour rejoindre le gymnase, volley avec des smashs à faire trembler le filet, retour à la maison en luge où elle va gentiment préparer un repas pour quinze. Voilà le quotidien de Goro. Mais ses comparses ne sont pas en reste. Ca fait de l’équitation, ça nage, ça déménage de sa grande maison (pour une autre grande maison) à 90 ans, ça pince les fesses de son compagnon, ça rit à tout va. La peur de la mort ? Inconnue au bataillon. Les Optimistes s’en gaussent comme de leurs premières baskets. Et les voici parées à affronter amicalement une équipe masculine sénior (75 ans de moyenne d’âge) en Suède. Gunhild Westhagen Magnor suit ces incurables optimistes avec tendresse et bienveillance, surtout pour Goro, star malgré elle de ce reportage qui donne envie de vivre comme jamais. On craint pour elle, en permanence : qu’elle ne se brise en deux après un effort trop important, quand elle apprend qu’elle a un cancer, quand elle se lance dans un tricot endiablé, quand elle cire son parquet avec entrain. Peur qu’elle nous claque entre les doigts avant la fin du tournage. On guette un drame qui n’arrivera jamais. Car c’est sans compter son appétit de vivre, plus fort que tout. Goro n’est pas gourou, mais on en devient adepte en Les Optimistes, de Gunhild Weshagen Magnorquelques secondes. Son sourire (de toutes ses dents) emporte tout sur son passage et donne une leçon à nous tous qui subissons notre quotidien. Ces Optimistes valent tous les anti-dépresseurs du monde. Qu’elles perdent ou emportent le match qui donne un but à leurs entraînements permanents comme autant de rendez-vous qui éloignent la mort, là n’est pas la question. Le principal est le chemin. Enneigé la plupart du temps. Mais qui fond sous leurs pas. Et nous fondons avec eux.

 
Les Optimistes de Gunhild Weshagen Magnor. Norvège, 2014. Sortie le 29 avril 2015.