Un nouveau bouquet d’animés d’automne

 

@Anime est un nouvel éditeur à suivre pour trois bonnes raisons ; qualité des œuvres, coffrets et combo DVD/Blu-ray superbes, galettes bourrées de bonus. Toutes ces nouveautés valent pour leur folie et leur originalité.

Le coup de cœur

Kill la KillKill la Kill, réalisé par Hiroyuki Imaishi
Série en 25X26’

Ryūko Matoi cherche le meurtrier de son père. Elle éprouve ses adversaires à l’aide d’une moitié de ciseaux géants. Sa fureur n’a d’égale que sa volonté à retrouver la deuxième moitié des ciseaux qui appartenait à son défunt père. Quand elle arrive à l’académie Honnōji, Ryūko fait face à l’hostilité des élèves et des professeurs. Les plus méritants du lycée portent des costumes Goku qui décuplent leur force. Ryūko rentre dans l’académie Honnōji pour y défier Satsuki Kiryūin, la présidente du conseil des élèves.
Si vous recherchez un animé bourré d’énergie, drôlissime jusqu’au troisième degré et, cerise sur le flan pâtissier, mis en scène avec brio alors Kill la Kill est fait pour vous. Ça n’arrête pas une minute ! Au cœur de ce déluge d’images, on y voit une jeune fille sans expérience devenir une guerrière un peu à la manière d’une Jeanne d’Arc sous acide qui entendrait la voix de Dieu tout-puissant, sauf qu’ici le Seigneur a été remplacé par un costume doué de parole. Kill la Kill, c’est 10 idées par plan, 3 gags par image et tout autant pipi que caca que gore que coquin. N’en jetez plus la coupe est pleine ! Les personnages secondaires placés au centre de situations cocasses ne ménagent pas les zygomatiques. Le plus incroyable reste le traitement global de l’histoire qui ne se départit jamais des valeurs et traditions du Japon séculaire. Ce contraste entre déconne absolue et respect de la voie du samouraï donne du pep’s à tous les épisodes.
Kill la Kill déborde de testostérone. Un animé à poigne.

Le futur classique

L'Attaque des titans, de Tetsuro ArakiL’Attaque des Titans, réalisé par Tetsurô Araki
Série en 25X26’

Il y a une centaine d’années. Les Titans ont presque entièrement exterminé l’humanité. Les géants, qui mesurent plusieurs mètres de haut, ne semblent posséder aucune conscience, aucune intelligence. Ces monstres mangent les hommes, les femmes et les enfants sans discernement pour leur plaisir et non pour se nourrir. Les survivants se sont retranchés dans une enceinte aux murs si hauts que même le plus grand d’entre eux ne peut la franchir. La cité protège 1 million d’habitants.
Aujourd’hui. Les Titans n’ont pas approché les abords de la ville depuis plus d’un siècle. Eren, le héros, et sa sœur adoptive Mikasa sont témoin de la mort de leur mère lorsqu’un Titan géant, un colosse qui réussit à pénétrer dans la ville entraîne un nouveau carnage. Eren fomente sa vengeance en entrant dans les bataillons d’exploration qui n’est autre que la section d’élite des soldats de l’humanité.
L’Attaque des Titans envoie du bois de cagette comme on dit dans le milieu du hard-rock. L’animé distille une subtile ambiance apocalyptique entre mythologie grec et culture japonaise saupoudrée de références senties aux œuvres « low fantasy » à la Game of Thrones. Après tout, le genre « fantasy » tire sa sève des anciens mythes.
Dès le premier épisode le ton est donné ; des séquences ultra-gores et sans concession (évitez de vomir votre quatre heures) s’enchaînent au rythme d’une bande son furibarde.
Nous découvrons les failles d’une cité gigantesque réputée imprenable. La peur s’installe car nous cherchons la brèche. Le Mal qui rôde pourrait anéantir les espoirs de paix.
L’Attaque des Titans, beaucoup plus intelligent qu’il n’y parait, traite des valeurs fondamentales qui nous rassemblent comme la solidarité entre les individus et la vie en communauté. Une société détériorée bouffée par le mal de vivre se mutile avant de se dévorer. Les allégories sur les instincts de préservation et de protection ne manquent pas.
Durant ces 25 épisodes qui ménagent un suspense de dingue, rien n’est laissé à l’évidence.
Une série radicale à ne pas mettre entre tous les yeux mais qui détonne par son extrême puissance visuelle.

La valeur sûre

Ghost in the Shell : AriseGhost in the Shell : Arise, réalisé par Kazuchika Kise

Film 1 : Ghost Pain
Motoko Kusanagi, célèbre cyborg et hacker, est commanditée par Daisuke Aramaki, le responsable de la sécurité publique, pour enquêter sur un attentat visant un trafiquant d’armes soupçonné d’être lié à la mystérieuse organisation 501. Problème : Motoko est soupçonnée à son tour par un mercenaire concurrent d’être une criminelle impliquée dans plusieurs affaires. La chasseuse est à son tour chassée.

Film 2 : Ghost Whispers
Kusanagi a rejoint Aramaki. Quand des forces inconnues piratent les Logicomas, Bâto engage l’ancien officier des renseignements Ishikawa et l’ancien expert en artillerie aérienne Borma. Kusanagi fait appel au tireur d’élite Saito et au flic infiltré Paz pour les ramener dans la section 9 nouvellement créée. Mais le travail en équipe n’est pas facile.
NB : ce deuxième résumé n’est pas de ma pomme tant l’histoire emberlificotée pour le meilleur m’a laissé sur le carreau !
Cette géniale série ne prend jamais le spectateur pour une andouille, c’est même tout le contraire. Se fondre dans l’univers Ghost in the Shell est une promesse d’évasion mais aussi de qualité narrative pour qui apprécie les intrigues « ultra complex », terme de circonstance privilégié des aficionados. Quel plaisir de s’égarer dans le dédale des cercles du pouvoir, les complots tordus et le macrocosme opaque de la cybernétique où les faux-semblants avancent masqués car oui, on ne sait jamais qui ou quoi se cache sous la peau d’un personnage. Les deux films assurent ce qu’il faut pour que l’on se sente imprégné par une douce paranoïa.
Même si notre réalité progresse à pas de géant dans l’hyperconnectivité, Ghost in the Shell ne vire jamais dans le ringard. Ses créateurs prennent soin de travailler les effets de distorsion, laissant le public se rattacher à ce qu’il peut. Ne pas savoir, c’est ça qui est bon !
Ghost in the Shell n’est pas une série de bourrin mais la preuve irréfutable que l’intelligence n’est pas qu’artificielle.

Absurdes et Zozo !

Puella Magi Madoka MagicaPuella Magi Madoka Magica, 2 films réalisés par Akiyuki Simbo

Résumé pour mieux vous y retrouver car s’y perdre ne serait qu’un incident indépendant de votre volonté !
Il existe des familiers ayant le pouvoir d’exaucer le vœu d’une jeune fille choisie par leurs soins. Cependant, elle doit en échange devenir une Mahou Shoujo, et combattre des sorcières, des créatures démoniaques nées de la détresse humaine, responsables de malédictions, de meurtres et de suicides. Une collégienne du nom de Madoka Kaname, ainsi que son amie Sayaka Miki, sont ainsi approchées par le familier Kyubey et une Mahou Shoujo, Mami Tomoe, avec la proposition d’à leur tour endosser la lourde tâche de lutter contre le mal. La nouvelle élève de leur classe, Homura Akemi, cherche toutefois mystérieusement à empêcher Madoka de conclure ce contrat…
Alors là les petits z’amis, dans le genre série barrée, kikou violette guimauve tagada tsoin tsoin, nous atteignons les sommets du portnawak kawaï. Puella Magi Madoka Magica ferait passer Las Vegas Parano pour un trip de fillettes ! Le soir où j’ai glissé ma petite galette dans le lecteur, je me suis senti un poil égrotant. D’un coup, mes artères de vieux croûton se sont durcies et j’ai su à la minute même où le générique a défilé qu’une page de ma vie s’était tournée. Mon rêve de devenir marchande de gaufres, évanoui !
Sinon, à part ça, Puella Magi Madoka Magica m’a secoué le cervelet. C’est juste dingo !
Après visionnage, le public cible (adolescentes 12/17 ans) le recommande chaudement. Je ne suis pas autorisé à écrire le contraire sous peine d’être flagellé.

After School MidnightersAfter School Midnighters, réalisé par Hitoshi Takekiyo

Une légende raconte qu’à la nuit tombée, une prestigieuse école de Tokyo devient le royaume de fantômes et autres créatures invraisemblables, les “Midnighters”. Lors d’une journée portes ouvertes, trois petites chipies qui n’ont peur de rien pénètrent dans l’ancienne salle des sciences condamnée pour travaux et y rencontrent Monsieur Kunstlijk, l’écorché d’anatomie de l’école, et son ami Goth le squelette. Pas effrayées pour deux sous, elles vont relooker M. Kunstlijk façon Picasso pendant son “sommeil”. Après avoir vu le résultat le soir même, l’écorché les invite à l’école pour leur faire passer une nuit de terreur et envoie trois lapins frappadingues armés jusqu’aux dents pour les ramener! Et voilà les trois gamines entraînées dans une série d’aventures improbables, mais la bataille ne fait que commencer et n’est pas le plus monstrueux celui que l’on croit…
After School Midnighters, c’est quoi ? Une école folle folle folle chez Monstres et Cie. On chante, on danse, on crie. Un vrai et bon festival de bêtises et de gags où les rencontres étonnantes avec les monstres d’hier sont concoctées avec la technologie d’aujourd’hui (motion capture/3D/2D). La mise en scène brillantissime étonne par sa folie. En effet, un animé avec des plans-séquences qui dépotent ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval.
Les partis pris artistiques et esthétiques assumés font de cet animé une merveille.
Le combo DVD/blu-ray déborde de bonus. Très conseillé : 1h40 de dingue chez @Anime.

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