Le BGG – Le Bon Gros Géant, de Steven Spielberg

 

Présenté hors compétition au 69e Festival de Cannes

Le BGG - Le Bon Gros Géant, de Steven SpielbergQui ?
On ne va tout de même pas vous présenter Steven Spielberg, à la fois représentant d’une époque où l’on faisait des films familiaux ni complètement niais ni caché derrière un second degré cynique, conteur de l’Histoire américaine, et roi d’un Hollywood puissant, qu’il a contribué à réinventer, aux machines bien huilées. Disons simplement que la simple vue du logo Amblin Entertainment suffit à faire retomber immédiatement trentenaires et quadras en enfance, tous biberonnés aux Dents de la mer, Indiana Jones, E.T., Jurassic Park… A Cannes, il a présenté toutes les facettes de son cinéma, le plus souvent hors compétition : Sugarland Express (Prix du scénario), E.T., La Couleur Pourpre et le regrettable Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal. Après des années de sollicitation, il a également fini par présider le jury cannois, et, malgré les doutes sur sa capacité à outrepasser sa bien-pensance, remis la Palme à La Vie d’Adèle. Comme quoi, Spielberg peut aussi surprendre.

Quoi ?
Après avoir lui-même écrit les grandes heures du cinéma pour la jeunesse des années 1980, on croirait Steven Spielberg en mal d’inspiration, cherchant à faire revivre les grands classiques de la littérature jeunesse plutôt que de continuer à inventer, à définir des personnages et des histoires qui marqueront les décennies à venir. Après Peter Pan et Tintin, Steven Spielberg s’attaque à un autre gros morceau. Le Bon Gros Géant, LE classique de Roald Dahl qui a bercé toute enfance littéraire. Là, on dit attention. Mais Spielberg s’attaque à une double difficulté. Outre les classiques problèmes de toute adaptation littéraire, il faut aussi se confronter à l’imaginaire créé avec l’aide des dessins de Quentin Blake. Le trait de l’illustrateur, tout en finesse, croque des expressions et des sentiments, délicatement, sans trop appuyer. Difficile à concilier avec les comédies familiales d’action dont Steven Spielberg a fait sa spécialité. Mais les mêmes craintes devançaient son Secret de la Licorne, finalement très réussi. Et on se raccroche aux branches : cette histoire d’orpheline et de grand rêveur solitaires sied parfaitement à l’univers de Steven Spielberg. Il ne peut pas passer à côté. On ne lui pardonnerait pas.

Le BGG – Le Bon Gros Géant de Steven Spielberg, avec Ruby Barnhill, Mark Rylance, Rebecca Hall, Penelope Wilton… Etats-Unis, 2016. Sortie le 20 juillet 2016. Présenté hors compétition au 69e Festival de Cannes.