3, de Pablo Stoll Ward

 

Trois de Pablo Stoll WardAvec Montevideo pour capitale, on pourrait croire le cinéma uruguayen prédestiné à une reconnaissance massive. Hélas, ce n’est pas son représentant 2012 à la Quinzaine des réalisateurs, 3, qui lui permettra de confirmer cette intuition étymologique.
Narrant le parcours de trois membres d’une même famille, le film entend dépeindre des trajectoires en soulignant tout à la fois les rapprochements et les disparités d’une jeune fille à la charnière de son adolescence, de sa mère accompagnant la mort d’une vieille tante, et d’un père tentant de perpétuer avec les deux femmes précitées une relation normale malgré la séparation du couple. Le réalisateur juxtapose donc problèmes scolaires, sommeil en salle d’attente et vie de “célibataire”.
Hélas, trois petites histoires ne font pas une grande. Non que les personnages ne soient pas développés, mais la trop grande récurrence des situations n’en délivre qu’une facette, sans donner, là où l’on en attend, un minimum de complexité. Le film ressasse sans cesse son propre univers, nous donnant à voir uniquement les activités répétitives d’un quotidien où, suivant les préférences des protagonistes, s’enchaînent les parties de foot paternelles, les entraînements de handball et les proto-coucheries de l’enfant, ou les moments d’attente de la maman. Activités ô combien respectables, mais qui contribuent à la dilution de l’intensité éventuelle de la narration dans une longue suite lassante de vignettes.
Le film lorgnant le genre de la comédie, la truculence des situations auraient pu être quelque peu agrémentée, mais c’est plutôt dans une mise en scène dynamique et une bande-son punk que le film cherche son efficacité. Mais ces beaux atours ne servent qu’une coquille vide et proche de la battologie.

 
3, de Pablo Stoll Ward, avec Néstor Guzzini, Matías Ganz, Carolina Centurión. Uruguay, Allemagne, Chili, 2012. Sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs 2012.

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